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salem center: juillet 2008

mardi 29 juillet 2008

HANCOCK (PETER BERG, 2008)


Sorti le 9 juillet 2008


Au vu de la bande-annonce, on pouvait s’attendre avec Hancock à un spectacle détonnant et caustique. Disons-le tout de suite, le résultat final est en-dessous des attentes, le film étant plus light que ce que l’on pouvait espérer. Mais pour autant, il n’est pas à négliger, et il contient suffisamment de scènes d’actions réussies et de situations comiques pour constituer un honnête spectacle estival.
Will Smith enfile le costume d’Hancock, gars aux superpouvoirs qui n’en a rien à foutre de sauver le monde. Alcoolo, vulgaire, crade, Will Smith prend bien du plaisir à composer ce personnage décalé haï par toute une population. Parce que quand il prend la décision de combattre le crime, il laisse des traces énormes et des ardoises considérables. Le début met tout de suite dans le bain quand à la notoriété du « héros » et à ses capacités, ce qui constitue une parodie réussie des films de super-héros qui envahissent les écrans en ce moment.
Le nœud de l’intrigue va se jouer dans la relation d’Hancock et d’un spécialiste de la communication qui va tenter d’améliorer l’image du surhomme. La volonté de transformer le loser en héros concerné ne va pas être de tout repos, et le passage en prison recèle des moments plutôt fun et drôles. La métamorphose est certes assez rapide (le timing du film estival à tenir!), mais malgré cette rapidité, le jeu de Will Smith est assez juste pour emporter le morceau et compenser ce léger manque de réalisme.


Les effets spéciaux signés John Dykstra font la part belle aux effets climatiques et de destruction, et on se retrouve en face d’un film de facture correcte qui, même s’il n’évite pas certaines facilités, propose des séquences bien foutues où l’humour est souvent présent. La participation de l’excellent Daeg Faerch, qui jouait le jeune Michael Myers dans la version de Rob Zombie, est vraiment réussie, et ça fait plaisir de le revoir!
Là où Hancock est un peu light, c’est dans la tenue des implications dramatiques, notamment avec la femme de son coach. Même si les acteurs sont plutôt bons, le récit aurait gagné à être plus travaillé au niveau relationnel. En l’état, ce n’est pas forcément déplaisant et Hancock reste un produit rythmé et calibré qui se laisse voir sans ennui. Mais c’est vrai qu’il manque le petit plus qui aurait garanti l’originalité du propos.


La fin se la joue davantage dramatique, et le contrepoint avec l’humour présent dès le début est clair. Mais Peter Berg choisit de faire découvrir une autre facette de son personnage, ce qui est toujours délicat à assumer dans ce genre de film. Pour ma part, j’aurai préféré un Hancock plus bourrin du début à la fin, mais le virage que choisit le réalisateur possède aussi des aspects intéressants, et oriente le film vers quelque chose de moins spectaculaire et de plus intimiste.
Malgré les latences scénaristiques et les quelques approximations qui jalonnent le film, Hancock reste un divertissement agréable mené par un très bon acteur, ce qui est déjà pas si mal!

jeudi 3 juillet 2008

DELTA FORCE 2 (AARON NORRIS, 1990)


On se croirait en plein dans les années 80, et bien non, c’est le tout début des 90’s! Aaron Norris met en scène son frère Chuck dans cette suite au film de Menahem Golan, habituellement producteur, et qui précède l’opus réalisé par Sam Firstenberg (Le Ninja blanc, c’était lui!).
Delta Force 2 donc, qui est une production agréable et qui semble bénéficier de pas mal de brouzoufs! Les scènes d’action sont plutôt correctes, et les explosions explosent vraiment! On est dans du Chuck Norris de facture relativement correcte, et cette histoire de démantèlement de trafic de drogue se suit avec intérêt.
Ce qui doit aussi beaucoup au casting, avec un Billy Drago mielleux et totalement pervers dans le rôle du chef des trafiquants. Il promène sa silhouette avec une sensualité homosexuelle palpable, ce qui ne trouble pas pour autant le barbu texan. L’hilarant John P. Ryan joue quant à lui le général Taylor, une version très joviale du lieutenant-colonel Kilgore dans Apocalypse now! Son trip à lui, ce n’est pas l’odeur du napalm le matin, mais mitrailler des trafiquants colombiens du haut de son hélicoptère, ce qui semble être relativement jouissif. Ryan semble constamment sous acide, et c’est avec un sourire éternel qu’il traite sa mission. Plus fun que Trautman, plus drôle que Kilgore, le général Taylor a la classe américaine…



Le Chuck des années 90 est barbu et brun, contrairement à ses débuts où sa moustache blonde lui donnait un air plus frêle. Entre les Portés disparus et les Delta Force, Chuck Norris a quand même fait 5 ou 6 fois le Vietnam, ce qui l’a légèrement endurci. Aidé de son frangin Aaron depuis Portés disparus 3, la paire Norris nous offre des perles comme Hitman, Hellbound ou encore Forest Warrior (ce dernier est quand même assez insupportable, c’est une production Disney avec tout plein de mioches dedans et un Chuck qui se transforme en aigle, en renard ou en ours. Ouais je sais ça a vraiment l’air sympa, mais je vous assure que c’est un calvaire!).



Souvent décrié, le Chuck reste une valeur sûre du film d’action décérébré, qui fait toujours du bien après de longues journées de travail. La portée de son œuvre n’a pas l’ambition d’un Kubrick, mais qu’est-ce que c’est classe de voir de bons gros Américains péter leur gueule à toutes les formes de dictature et de trafics dans le monde! A l’écran en tout cas ça le fait, la réalité est une toute autre histoire…
Bref, si vous êtes capables de faire une distinction entre la lourdeur d’un Walker Texas Ranger et la cool attitude d’un Force one, alors ce Delta Force 2 devrait vous plaire… Vivement que je choppe Top Dog, ou Norris fait équipe avec un partenaire aux longs poils. Ca je sens que ça va bien me botter!

mercredi 2 juillet 2008

LES ROIS DU PATIN (JOSH GORDON, WILL SPECK, 2007)



Will ferrell fait partie de la team de Ben Stiller, et côtoie des petits gars bien sympathiques comme Vince Vaughn, Luke Wilson, Owen Wilson… Dans Les rois du Patin, il incarne Chazz Michael Michaels, figure emblématique de la virilité sur glace. Il est confronté à son adversaire de toujours, le jeune éphèbe Jimmy McElroy, joué avec une grâce totale et une naïveté confondante par Jon Heder.
Le pitch du film est savoureux, puisque ces adversaires irréductibles vont être obligés de faire équipe afin de conquérir un titre mondial qu’il ne peuvent plus espérer atteindre en individuel. Les ego vont se bousculer, et c’est en quelque sorte le principe du buddy movie qui est appliqué au monde du patinage. Deux personnalités totalement opposées qui doivent s’harmoniser au mieux, ça donne des situations bien comiques servies par des comédiens motivés.


Les Rois du Patin joue sur le registre du ridicule, ce qui est toujours source de plaisir! La déchéance des deux stars est plutôt comique, notamment celle de Chazz qui en est réduit à faire des spectacles pour mômes, et dans des états parfois très limite… L’humour pourrait être comparé à celui de Starsky et Hutch, qui joue davantage sur la farce que sur la subtilité. Ce qui ne réduit en rien les performances des acteurs, qui nous gratifient de beaux moments. Le porté par l’entrejambe, l’entraînement dans le hangar, ou encore une poursuite sur glace mémorable…
Sans être inoubliable, ce film possède un rythme bien maintenu et les gags s’enchaînent de façon régulière. Ce n’est pas Hot Rod (LE MUST!), mais ça reste une bonne comédie bien dynamique. L’interprétation de Will Ferrell est excellente, et son rôle de macho des glaces tendance rock’n’roll vaut le détour. Jon Heder est à la limite de l’androgynie dans son rôle de beauté gracile, jouant sur le registre émotionnel de son personnage avec classe. Le coup de la colombe résume bien la dimension dramatique et poétique du patineur!


Le reste du casting est à l’avenant, avec l’excellent Will Arnett (déjà présent dans Hot Rod, ça ne trompe pas!) et Amy Poehler qui jouent le couple de frère et sœur opposés aux deux héros; la belle Jenna Fisher qui joue l’autre sœur et qui ne va pas tarder à avoir le béguin pour Jimmy; Craig T. Nelson en coach bourru, ou encore William Fichtner (Mahone dans Prison Break!) dans le rôle du père adoptif de Jimmy.
De l’amour, de la haine, de la glace, de la combativité, tout cela se retrouve dans ce film, et la question cruciale reste posée: nos deux héros parviendront-ils à faire taire leurs vieilles rivalités pour accéder enfin à la gloire ultime?

mardi 1 juillet 2008

PUSSEY! (DANIEL CLOWES, 1989)


Toujours parues dans sa revue Eightball, les histoires qui composent ce recueil Pussey! sont des saynètes écrites par Daniel Clowes plongeant au coeur même de la source d’inspiration des comics. Pussey est un jeune scénariste qui va devenir une étoile montante dans le monde du comics, et l’auteur décrit sa propre expérience à travers cette découverte de l’envers du décor de cette composante indispensable de la culture américaine.
Clowes va passer en revue toutes les étapes de la vie de Pussey, et va adopter un ton très manichéen pour décrire le monde des concepteurs de bandes dessinées. Ainsi, le Docteur Eternity est une âme peu charitable qui retire toute la gloire du dur labeur des artistes qui sont sous contrat chez lui. L’aspect carnassier qui régit le monde de l’art se retrouve aussi dans la branche comics, et Clowes en a apparemment fait les frais à plusieurs reprises!


Pussey! N’est certes pas aussi captivant que David Boring du même auteur, mais il reste un travail intéressant prenant appui sur une base plus caricaturale. Tout en limitant la portée de cette œuvre, ce choix narratif est très personnel, et permet à l’auteur de régler quelques comptes et de démythifier la notion d’artiste. Ca semble aller dans le même sens que le Fortune & Glory de Brian Michael Bendis, qui traite lui des mésaventures d’un scénariste fraîchement débarqué à Hollywood.
Daniel Clowes met à nu les désillusions qui abondent dans le monde de l’art, et même si le propos n’est pas novateur, il est appliqué avec soin par un auteur qui cultive l’art du tragi-comique. L’absurdité des situations (la pièce fermée où les auteurs travaillent) est teintée d’une réflexion sur le vide existentiel à plusieurs reprises, notamment lors de l’épisode de la remise des prix où les auteurs sont tous vieux. Ce qui apparaît alors, c’est que le comics est finalement riche dans son rapport au temps justement, puisque son élaboration est intrinsèquement lié à l’époque où il est créé. Les multiples réflexions sur l’âge d’or du comics font évidemment références à Stan Lee et Jack Kirby (en tout cas, c’est ce que j’ai cru lire entre les lignes!), et font la lumière sur une épopée qui reconnaît aujourd’hui ses auteurs, même si certains n’ont pas le prestige qu’ils méritent.


Une vision acerbe du milieu éditorial, dans laquelle Pussey surnage comme il peut, devenant presque malgré lui un auteur incontournable. Les réflexions sur le rapport entre l’auteur et les lecteurs, ou entre l’auteur et son œuvre elle-même, sont tristes et drôles, soulignant l’enfermement progressif qui ne manque pas de capturer la star. L’oeuvre est toujours plus libre que celui qui la crée, et le monde fantasmé est toujours plus excitant que celui auquel on est soumis. Entre humour et désespoir, Pussey! est une vision finalement pessimiste et mélancolique. Le propos ne permet pas de capter la même intensité dramatique que l’auteur véhicule dans David Boring, mais ce comics reste un récit sympathique.