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salem center: PUSSEY! (DANIEL CLOWES, 1989)

mardi 1 juillet 2008

PUSSEY! (DANIEL CLOWES, 1989)


Toujours parues dans sa revue Eightball, les histoires qui composent ce recueil Pussey! sont des saynètes écrites par Daniel Clowes plongeant au coeur même de la source d’inspiration des comics. Pussey est un jeune scénariste qui va devenir une étoile montante dans le monde du comics, et l’auteur décrit sa propre expérience à travers cette découverte de l’envers du décor de cette composante indispensable de la culture américaine.
Clowes va passer en revue toutes les étapes de la vie de Pussey, et va adopter un ton très manichéen pour décrire le monde des concepteurs de bandes dessinées. Ainsi, le Docteur Eternity est une âme peu charitable qui retire toute la gloire du dur labeur des artistes qui sont sous contrat chez lui. L’aspect carnassier qui régit le monde de l’art se retrouve aussi dans la branche comics, et Clowes en a apparemment fait les frais à plusieurs reprises!


Pussey! N’est certes pas aussi captivant que David Boring du même auteur, mais il reste un travail intéressant prenant appui sur une base plus caricaturale. Tout en limitant la portée de cette œuvre, ce choix narratif est très personnel, et permet à l’auteur de régler quelques comptes et de démythifier la notion d’artiste. Ca semble aller dans le même sens que le Fortune & Glory de Brian Michael Bendis, qui traite lui des mésaventures d’un scénariste fraîchement débarqué à Hollywood.
Daniel Clowes met à nu les désillusions qui abondent dans le monde de l’art, et même si le propos n’est pas novateur, il est appliqué avec soin par un auteur qui cultive l’art du tragi-comique. L’absurdité des situations (la pièce fermée où les auteurs travaillent) est teintée d’une réflexion sur le vide existentiel à plusieurs reprises, notamment lors de l’épisode de la remise des prix où les auteurs sont tous vieux. Ce qui apparaît alors, c’est que le comics est finalement riche dans son rapport au temps justement, puisque son élaboration est intrinsèquement lié à l’époque où il est créé. Les multiples réflexions sur l’âge d’or du comics font évidemment références à Stan Lee et Jack Kirby (en tout cas, c’est ce que j’ai cru lire entre les lignes!), et font la lumière sur une épopée qui reconnaît aujourd’hui ses auteurs, même si certains n’ont pas le prestige qu’ils méritent.


Une vision acerbe du milieu éditorial, dans laquelle Pussey surnage comme il peut, devenant presque malgré lui un auteur incontournable. Les réflexions sur le rapport entre l’auteur et les lecteurs, ou entre l’auteur et son œuvre elle-même, sont tristes et drôles, soulignant l’enfermement progressif qui ne manque pas de capturer la star. L’oeuvre est toujours plus libre que celui qui la crée, et le monde fantasmé est toujours plus excitant que celui auquel on est soumis. Entre humour et désespoir, Pussey! est une vision finalement pessimiste et mélancolique. Le propos ne permet pas de capter la même intensité dramatique que l’auteur véhicule dans David Boring, mais ce comics reste un récit sympathique.

3 commentaires:

Nolt a dit…

Voilà encore un article qui donne envie. Je ne connaissais pas ce Pussey! mais le sujet, qui me touche un peu, me tente bien.

Wade Wilson a dit…

Cette suite de saynètes se lit agréablement, et le sujet de la création y est abordée avec une touche d'humour désespéré qui sonne bien.

Marco Sabatino a dit…

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