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lundi 5 mai 2008

IRON MAN (JON FAVREAU, 2008)


Sorti le 30 avril 2008


Les adaptations Marvel semblent s’orienter vers une homogénéisation de très bon augure, et Iron Man est annonciateur de crossover bien bourrins qui devraient ravir les fans de comics! Un conseil pour ceux qui ne l’ont pas encore vu et qui comptent se faire une toile prochainement: restez jusqu’à la fin du générique, des infos de taille vous seront fournies… (merci pour le tuyau Matt Murdock!!!)
Alors, qu’est-ce qu’il vaut au final cet Iron Man qu’on nous vend depuis des mois à coups de teasers et d’affiches alléchantes? Et bien pour faire simple, je répondrai que Robert Downey Jr. EST Iron Man, avec toute sa fougue et sa décadence, et qu’il marque de manière indélébile le film de super-héros en posant un personnage ambivalent d’une extrême justesse. Pour la petite histoire, Tony Stark est un chef d’entreprise spécialisé dans l’armement de pointe, et il est aussi un séducteur et un frimeur de haute catégorie. Le genre de type que l’on hait ou avec qui on aimerait troquer sa place, c’est selon. Et Robert Downey Jr. joue avec le côté cynique du playboy en y prenant apparemment beaucoup de plaisir. Stark est un mégalo adepte du grand luxe, et son sens prononcé de l’autosatisfaction est très poussé. La chute sera d’autant plus dure…



L’interprétation du comics par Jon Favreau ouvre véritablement à une étude de caractère, et en cela est proche de la première partie du Spider-Man de Sam Raimi. La découverte des pouvoirs et des responsabilités qui vont avec se font au gré d’un parcours éprouvant qui posera son lot de métamorphoses. Ce principe laisse beaucoup de latitude à l’acteur principal, et Downey Jr. est tout simplement génial. Le jeu qu’il déroule permet de s’identifier à ce personnage pourtant si imbu de sa personne, et les nuances qu’il apporte vont progressivement révéler la part du héros qui sommeille. C’est justement cet éveil qui est l’une des étapes les plus intéressantes dans un film de super-héros; les réactions que cela engendre, les remises en question, les doutes, et les décisions irréversibles qui seront prises. Le parcours psychologique de Stark se fait non sans une certaine dose d’humour, ce qui donne au film un ton particulier.



Jon Favreau n’est pas très connu en tant que réalisateur, mais il aborde son film avec un réel amour du comics, lui qui lit les bandes Marvel depuis tout petit. Sa passion se ressent très fortement, et la maîtrise de sa mise en scène convient à merveille avec les aventures ébouriffantes de Tête-de-Fer. Il filme les séquences aériennes et les combats avec une lisibilité et un dynamisme exemplaires, et il apporte tout autant de soin aux moments plus intimistes. C’est simple, Favreau est parvenu à retrouver le dosage initialement créé par Stan Lee dans le développement de ses comics, à savoir 50% d’action et 50% de dimension humaine. Une recette qui aura porté ses fruits depuis les années 60, et que Favreau adapte parfaitement aux standards cinématographiques actuels. Et les postures bien iconiques directement sorties d’un comics vont ravir les fans…
Iron Man est un héros puissant et en quête de rédemption, et c’est ce dernier aspect qui donne toute la dimension dramatique au personnage. Tony Stark n’est pas un héros parfait (ce qui est justement la trame de départ de l’univers Marvel), et le travail qu’il accomplit sur lui-même est mis en corrélation avec son génie scientifique pour parvenir à la création d’un héros d’un nouveau genre. Un héros qui devrait être appelé à de grandes aventures, si l’on en croit ce qui se passe après le générique final…


Seuls petits bémols, le personnage joué par Jeff Bridges, celui d’Obadiah Stane, que je trouve finalement assez classique; et un combat de fin un peu too much qui évoque invariablement Transformers, mais qui bénéficie toutefois des artilleries conjuguées de Stan Winston et d’ILM. Un peu too much, mais bien fun…
En parlant de Winston et d‘ILM, il faut aussi signaler le travail exceptionnel sur les armures de Stark, qui sont hyper-réalistes et qui apparaissent comme des secondes peaux pour le personnage. Les effets visuels donnent véritablement naissance à toute une technologie de pointe, et la manière dont Stark conçoit son armure principale est géniale! Sinon Jim Rhodes est de la partie (joué par Terrence Howard) , Pepper Potts également (Gwyneth Paltrow), et ça fait bien plaisir de voir cet univers traité avec autant de sérieux…


10 commentaires:

shystrak (1/2) a dit…

Franchement tout tes arguments tiennent mais où est le scenar dans cette histoire...ou est le méchant ??? Ca manque vraiment d'enjeu, après c'est vrai que c'est fun, mais qu'est ce que c'est vide.

Wade Wilson a dit…

Au contraire, tu assistes à la naissance d'un héros comme c'est rarement vu. Au lieu de simplement mettre un gentil contre un méchant (ce qui est finalement le cas à la fin, et ce n'est pas le plus réussi), Jon Favreau prend le temps de créer son personnage. Et ça, c'est à la fois osé et intense. Iron Man prend son temps, et ça c'est une qualité rare dans le cinéma moderne.

Anonyme a dit…

permettez-moi d'entrer dans la conversation sans avoir vu le film. Je lis que "Iron Man prend son temps, et ça c'est une qualité rare dans le cinéma moderne". Je me gratte la tête : quels sont les références cinématographiques actuelles qui appuient ce propos quelque peu cavalier, mon cher wade ?

shystrak (1/2) a dit…

Ouais je vois ce que tu veux dire Wade mais n'empeche que je trouve que la sauce ne prend pas car il n'y pas de vrai méchant dans ce film. Jeff Bridges (même s'il est excellent) sort son jeu de bad guy trop tard et trop peu souvent pour que ça fonctionne. Bref Iron Man n'a pas de vrai némesis dans cette aventure, Jon Favreau étant trop occupé à faire joujou. Franchement j'me suis fait chier l'autre jour, n'ayant rien de bien consistant à me mettre sans la dent, si ce n'est les acteurs excellents. (hormis Terrence Howard dans un rôle à la con)

Wade Wilson a dit…

Cyrille, vas le voir et on en reparle après.
Shy, je suis d'accord avec toi sur le bad guy, mais je trouve le reste très consistant au contraire. L'absence de méchant est palliée par un traitement très approfondi de la métamorphose de Stark en Iron Man. Et ça, ça m'a vraiment botté.

Anonyme a dit…

tu ne veux (peux) pas répondre à ma question ? Dommage ...

Wade Wilson a dit…

Je n'y réponds pas tout simplement parce que tu sais de quoi je veux parler, toi qui râle tout le temps contre le cinéma commercial.

Anonyme a dit…

Ok, disons que je vais reformuler ma question.
Ce message risque d'être un peu long.
Je ne râle pas contre le cinéma commercial, qui l'est par essence, commercial. je sais de quoi tu parles, tu parles du cinéma populaire. Et quand je dis que tu ne peux pas répondre à ma question, ça n'est bien entendu pas que tu n'en as pas les moyens, c'est que ça remettrait en question ton argumentaire. J'ai juste l'impression que tu t'emballes vite, Wade Wilson, que le moindre film qui te plaît, te touche, a inévitablement une autre façon d'appréhender le cinéma.
Effectivement, je n'ai pas vu le film dont tu parles, ce qui je l'espère ne m'empêchera pas de parler de cinéma sur ce blog.
Sur Iron Man, j'ai eu différents sons de cloches. Celui qui m'a le plus interpelé, c'est celui qui m'a dit : "on est ici entre le blockbuster et le film pop-corn. ce qui devait être fait a été fait."
J'ai senti là la racine de ce genre de films (films de super-héros à budget correct, fait pour plaire à toute la famille), à savoir une prise de risque très faiblarde. Alors toi, de ton côté, tu trouves qu'il y a une prise de risque dans le fait que le réalisateur prend le temps de créer son personnage. Ok, mais à y bien réfléchir, c'est la moindre des choses, non ? Surtout lorsqu'on sait qu'on va avoir un public exigeant, qui connaît déjà l'histoire de son héros.

Wade Wilson a dit…

Si tu compares aux ratages que sont Punisher, Les Fantastiques, ou même à des réussites comme X-Men, je trouve que l'exposition du personnage n'est pas aussi poussée qu'elle l'est dans le film de Jon Favreau. En fait, tout le film n'est q'une exposition, et c'est dans ce sens-là que l'on peut parler de prise de risque, parce que le spectateur s'attend surtout à une déferlante pyrotechnique quand on lui annonce du super-héros. Et je trouve qu'Iron Man est bien plus proche du Hulk d'Ang Lee qui s'était bien fait critiquer à l'époque (la suite évite d'ailleurs toutes les références à l'original comme si c'était une sombre daube, alors qu'il est génial!). Iron Man est un film qui se construit en pensant à des séquelles, et ça n'est pas une mauvaise chose, puisque ça permet un développement plus poussé. Et si cela passe par des scènes d'action moins abouties, le plaisir n'en est pas moins présent.

Anonyme a dit…

d'accord.