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salem center: LES MAITRES DE L’HORREUR SAISON 1 (MICK GARRIS, 2005)

samedi 10 mai 2008

LES MAITRES DE L’HORREUR SAISON 1 (MICK GARRIS, 2005)



Il y a 3 ans, la chaîne américaine Showtime frappait un grand coup en réunissant 13 réalisateurs (plus ou moins) versés dans l’étrange et le sanguinolent. Cette première saison des Maîtres de l’Horreur donnera naissance à 13 films très différents, mais tous centrés sur la peur et le sang.
Un casting démentiel a été réuni par Mick Garris, l’instigateur du projet, qui est à la télévision ce que Frank Darabont est au cinéma: le metteur en scène officiel de Stephen King. A son crédit, les adaptations du Fléau, de Shining, d’Un Tour sur le Bolid’ et de Désolation.
Les épisodes qu'il produit pour cette anthologie vont voir des artistes sortir du lot, mais aussi certains se reposer sur leurs lauriers. L’ensemble est intéressant, même s’il n’est pas aussi passionnant que ce à quoi on pouvait s’attendre. Mais ne faisons pas la fine bouche, et (replongeons-nous dans cet hommage aux films à sketches d’antan…
Ce qui est particulièrement frappant au vu de tous ces épisodes, c’est la vision d’une figure féminine diabolique. Dans La Belle est la Bête de John Landis, c’est une femme-cerf qui met les flics à rude épreuve. Aussi belle que dangereuse, cette créature issue du folklore amérindien prend les traits de la sublime Cinthia Moura. Le jeu silencieux de l’actrice passe en un plan du sourire charmeur au visage empli de haine. Etonnant et très efficace… Et c’est l’excellent Brian Benben, le héros de la série Dream on, qui en fait les frais! Dario Argento quitte les ambiances giallesques et compose avec Jenifer une œuvre étrange centrée sur une femme aussi repoussante qu’attirante, et il explore les frontières de cette dualité. L’attirance morbide de ce flic pour la mystérieuse Jenifer est très frontale, et donne un film atypique, à la fois dérangeant et réussi. Les amants d’Outre-Tombe de John McNaughton poursuit dans cette veine féminine en créant une ambiance gothique plutôt réussie, mais avec un rythme trop calme pour convaincre.


L’un des épisodes les plus marquants de cette saison est sans doute celui de John Carpenter, qui est à des années-lumières de ce qu’il fait habituellement. La Fin absolue du Monde est une œuvre angoissante qui n’offre aucune porte de sortie, et cette radicalité étonnante est très bien maîtrisée. Un cauchemar étouffant proche de l’Enfer… La Maison des Sévices de l’ultra-dérangé Takashi Miike est lui aussi bien radical, mais dans le mauvais sens du terme. Son épisode se concentre simplement sur la torture d’une jeune femme, et apparaît comme purement gratuit et malsain. Encore un délire du père Miike qui devrait ravir ses fans hardcore, et dégoûter les autres.
L’humour est aussi présent dans cette saison, notamment avec le Serial Auto-Stoppeur de Larry Cohen, qui place une jeune femme entre deux tueurs en série au beau milieu d’une route isolée. Les personnalités des bad guys sont plutôt bien définies, et le scénario particulier de cette confrontation est intéressant. Vote ou crève de Joe Dante est une satire du film de zombie, où les morts se relèvent pour aller au bureau de vote et modifier ainsi les résultats! Une charge bien appuyée qui, passée l’originalité du propos, se perd dans une allégorie bancale.

Des morts vivants au programme du très mou La Danse des Morts de Tobe Hooper (avec Robert Englund!), une vilaine sorcière dans le réussi Le Cauchemar de la Sorcière de Stuart Gordon, un boogeyman forestier dans le très moyen La Survivante de Don Coscarelli… Toutes les variétés horrifiques sont présentes, et sont traitées avec plus ou moins de succès…

Lucky McKee réalise avec Liaison bestiale un film étonnant et charnel, dont le côté Hidden est traité avec une vision très personnelle. L’un des meilleurs épisodes… William Malone traite des enlèvements d’enfants avec La Cave, et le basculement du réalisme vers le surnaturel est plutôt bien traité. Et enfin, Mick Garris, l’hôte de ces nuits épouvantables, met en scène Chocolat, une histoire très originale d’un homme percevant à distance les sensations d’une femme, et qui part à sa recherche car il en est tombé amoureux. Une réalisation soignée et un propos très étrange pour un épisode aux limites de la folie.
Une première salve sympathique donc, même si certains réalisateurs nous laissent sur notre faim. Mais l’ensemble est asses consistant pour susciter l’intérêt!

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