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vendredi 29 août 2008

DOBERMANN (JAN KOUNEN, 1997)


Jan Kounen a connu son heure de gloire avec le succès de ce premier long métrage adapté de l’oeuvre éponyme de Joël Houssin. Tant sur le fond que sur la forme, Dobermann est un délire sous acide confrontant une bande de braqueurs anarchistes à une police complètement dépassée par l’ampleur des événements. Le côté totalement allumé est la marque de fabrique du film, et les acteurs se lâchent dans un environnement et des scènes souvent décalées et explosives.
Mais Dobermann tourne assez rapidement à la caricature, et ses personnages bien posés (le cureton illuminé, le petit teigneux, la gitane burnée jouée par Monica Bellucci…) montrent assez rapidement leurs limites. Passée une exposition sympathique, les personnages se mettent rapidement à tourner en rond, englués dans un scénario de braquage qui va les confronter à une équipe de flics désemparés.



Mais un flic a compris comment régler le problème, c’est le pourri Cristini, joué par un Tchéky Karyo très inspiré. L’inspecteur va jouer avec les mêmes armes que le Dobermann et sa bande, et l’ultra-violence va régner sur la ville. Tchéky Karyo est véritablement malsain dans ce rôle de psychopathe, et il efface aisément la prestation de Vincent Cassel dans le rôle-titre.
En matière d’action, Kounen tente des expériences plus ou moins réussies, et son film se veut un actioner tout ce qu’il y a de plus bourrin, ce qui est le cas. La scène du motard est par exemple bien inventive, et démontre cette propension du réalisateur à délivrer un produit bien B. Mais même si le propos est sincère, la redondance et la gratuité des séquences ne permet pas de capter l’attention très longtemps. Dobermann est un film survitaminé qui se la joue tendance et sans limites, mais son impact n’est au final pas très fort.



Seuls les passages avec Cristini permettent de donner de l’ampleur aux scènes, en y injectant toute la froideur et la violence d’un Tchéky Karyo habité. Le malaise qu’il crée à plusieurs reprises permet de donner de la consistance au film, qui se retrouve sinon simplement réduit à son visuel cut et nerveux. La mise en scène de Kounen joue sur un registre post-Tarantino qui était de bon augure à l’époque, et qui pouvait faire passer la pilule. Mais au final, Dobermann est bien plus maladroit et creux que ce qu’il laissait paraître. Dans le genre film qui défouraille et qui troue vraiment le cul, je ne saurai que trop vous conseiller le génial Shoot-em up de Michael Davis, qui est un exemple parfait de mise en scène d’action non-stop ponctué d’idées scénaristiques étonnantes. Et tiens, Monica Bellucci est encore de la partie…


3 commentaires:

Nolt a dit…

Plutôt d'accord avec l'ensemble de ta critique, surtout sur le génial Tchéky Karyo, bien souvent sous-employé.
J'aime bien Monica aussi, pour d'autres raisons. ;o)

Je serais quand même plus indulgent avec Kounen sur ce film que sur son Blueberry, encore que, dans les deux cas, il y a une originalité, une sincérité et une vraie prise de risque qui n'est pas si courante que ça par chez nous.
Y'a des couilles, y'a des neurones, on sent que le mariage ne demande qu'à se faire.

Wade Wilson a dit…

Je ne connais finalement que Dobermann de Kounen, mais j'ai entendu beaucoup de bien de son 99 Francs, si je tombe dessus je le choppe!

shystrak (1/2) a dit…

En deux mots : Vulgos et Con.