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salem center: RIO NEGRO (IWAN LEPINGLE, 2007)

mardi 26 août 2008

RIO NEGRO (IWAN LEPINGLE, 2007)


L’auteur français Iwan Lepingle a choisi d’aborder le western sous un angle particulier: il ne va pas traiter des cowboys et des contrées américaines qui ont déjà eu leur lot de fiction, mais il va s’aventurer dans un territoire beaucoup plus méconnu qui est celui de l’Amérique du Sud, et notamment de la Patagonie.
Ses personnages sont tous des exilés ayant fui une Europe en perdition vers la fin des années 30, et ils apparaissent comme des êtres perdus tentant de reconstituer un semblant d’existence. Richter est un émigré allemand qui va se retrouver pris dans une guerre des nerfs entre des norteamericanos sans foi ni loi et des villageois qu’ils veulent exproprier. Le concept se rapproche de celui des Sept Mercenaires, mais va évoluer vers un récit bien différent.
Les plaines immenses, les sommets montagneux dans le lointain, les estancias… Lepingle crée une atmosphère originale en utilisant un noir et blanc riche, qui lui permet d’apporter une touche de profondeur évidente. L’exploration de ces contrées inconnues et primitives est un voyage vers une sorte d’inconnu primordial, qui est comme d’habitude entaché par la cupidité humaine. La lenteur du récit est calquée sur le rythme lancinant de la nature, et les scènes d’action en ressortent moins fougueuses. Comme si tout le récit n’était que le combat vain d’une poignée d’hommes pour s’approprier des terres qui leur survivront bien après leur mort.
Lepingle s’appuie sur une trame de vengeance, et il n’oublie pas de semer le doute quant aux éventuels traîtres se cachant parmi le groupe. Cette partie est un peu confuse du fait des nombreux personnages, mais le récit se poursuit avec intérêt, et Richter et sa bande poursuivent leurs tentatives de se sortir de cette situation délicate.


Lepingle fait souvent référence au passé des protagonistes, rappelant sans cesse que leur nouvelle vie est constamment dictée par la précédente, et l’impression de liberté se dégageant de ces paysages immenses ne suffit pas à les libérer de leur ancien monde. Ils sont déracinés, et essaient de s’adapter tant bien que mal à leur nouvelle condition, ce qui n’est pas aisé. Les thèmes de la solitude et de la perte du passé sont les éléments centraux de ce récit, et sont accompagnés d’un souffle sauvage que le dessin fait particulièrement ressortir.
L’aspect western est réussi, l’auteur proposant des fusillades aussi rapides que ravageuses, et qui encore une fois s’inscrivent dans une géographie typique et dans une atmosphère chaude. La scène de l’église est caractéristique de cette construction dramatique donnant une richesse particulière au propos.
Après Kizilkum et son exploration des steppes russes (2002), Iwan Lepingle transpose ses thèmes sur un autre continent, créant une bande dessinée originale et réussie.

4 commentaires:

Nolt a dit…

Hello Wade.
Désolé, je fais un hors sujet : as-tu reçu dernièrement les mails en provenance de notre petit cercle ?
On pensait que tu étais absent mais comme tu interviens sur ton blog, peut-être s'agit-il d'un problème technique (vu que tu avais des soucis dernièrement avec ton FAI).

Wade Wilson a dit…

Salut Neault, en fait mes problèmes ne sont pas résolus, et je publie mes articles chez quelqu'un d'autre. Du coup je ne me connecte plus à ma boîte mail!
J'ai zappé plein de trucs depuis que j'ai ce souci, et ma priorité reste mon blog que j'essaie de mettre à jour le plus souvent possible.
Dès que j'aurai de nouveau internet chez moi, je vous referai signe, promis!

Nolt a dit…

Ah ok, on se doutait qu'il devait y avoir un problème technique.
J'espère que tes ennuis se résoudront au plus vite.
Bon courage ;o)

Wade Wilson a dit…

Vu comment ça va, c'est pas demain la veille! Heureusement que je peux squatter ailleurs!!!