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salem center: JE SUIS UNE LEGENDE (FRANCIS LAWRENCE, 2007)

jeudi 20 décembre 2007

JE SUIS UNE LEGENDE (FRANCIS LAWRENCE, 2007)



Sorti le 19 décembre 2007


Richard Matheson est un touche-à-tout qui nous aura donné un nombre considérable de romans et nouvelles, de scénarii pour la télévision et le cinéma. Son style descriptif que certains qualifieraient de rudimentaire donne d’emblée une texture très cinégénique à ses écrits, et il n’est pas étonnant de voir Hollywood s’emparer de ses histoires. Je suis une Légende est la troisième adaptation du roman éponyme, après The last Man on Earth (Ubaldo Ragona) en 1964 et Le Survivant (Boris Sagal) en 1971. Will Smith succède ainsi à Vincent Price et Charlton Heston dans cette aventure post-apocalyptique où un homme seul tente de survivre aux créatures nocturnes qui hantent une New York déserte. Mais il doit aussi se protéger de la folie qui le guette dans son immuable solitude…
La matière du roman est propice à des visions dantesques édifiées aux moyens de CGI puissants, et voir une New York complètement dépeuplée et envahie par la végétation est un spectacle qui tient à la fois de l’absurde et de l’onirique. Voir des cerfs courir sur la 5ème avenue ou un troupeau de lions en pleine ville est assez surréaliste, même si les images de synthèse sapent par moments la véracité de l’instant par leur caractère trop factice. C’est dans cet environnement crépusculaire que vit quotidiennement Robert Neville, rescapé de l’épidémie qui a décimé la population 3 ans plus tôt.




Les scénaristes Akiva Goldsman et Mark Protosevich ont gagné du temps en faisant de Neville un scientifique militaire, alors qu’il devait apprendre de lui-même comment mener ses expériences dans le roman. Car Neville est immunisé contre le virus, et il souhaite trouver un vaccin qui mettra un terme à cette maladie. L’aspect aseptisé du sous-sol est en contradiction totale avec la tranquillité des étages, et ce dédoublement est à mettre en rapport avec la lente érosion de sa personnalité. La solitude et le désespoir percent chaque jour davantage la carapace que Neville s’est forgée, et le point de départ du récit est justement prétexte à une étude comportementale face à une situation de crise. Ce qui est abordé tout au long du film, mais qui aurait pu aller encore plus loin. Tout comme dans le roman, les scènes de complicité avec le chien donne toute leur dimension à l’humanité qui habite encore Neville, et dans les deux versions, leur écriture est admirable. La prestation de Will Smith est d’ailleurs incroyable et captivante dans ces moments-là. Il est de toute façon excellent durant tout le film, mais il est lentement pris au piège de la linéarité du récit, piège qui guettait déjà le roman. L’alternance des journées passées à se procurer des provisions et à tenter de joindre d’autres personnes, et les nuits à attendre derrière les volets blindés que les cris cessent et que le jour se lève. Une dynamique particulière se met en marche en fonctionnant sur ces deux états, dynamique simple parfois accentuée par des éclats de noirceur, comme la première incursion en territoire ténébreux, angoissante et claustrophobe à souhait.






Mais ce qui frappe le plus dans ce film, c’est son côté sombre, à la limite du déprimant. C’est plutôt particulier pour un film de studio de cette envergure, et même si l’on adhère pas forcément à ce genre d’ambiance, il faut reconnaître qu’elle est menée efficacement. Je suis une Légende est un film éprouvant, et les scènes chocs avec les infectés sont bien flippantes. Visuellement très réussies, ces créatures de l’ombre sont parmi les plus cauchemardesques que l’on ait pu voir au cinéma (merci qui? L’incontournable Tatopoulos, évidemment!). Le bémol que l’on peut faire par rapport à ces créatures est l’absence de confrontation entre Neville et le chef de meute, comme c’était le cas dans le roman et dans Le Survivant. Il n’est donc pas nommé ici (Ben Cortman initialement) et ne cherche pas à tenter Neville ou à le rendre fou. Une thématique inexplorée donc, mais Lawrence à préféré conserver l’aspect purement animal de ces créatures.
Situé dans un même registre que 28 Jours plus tard avec lequel il est impossible de ne pas le comparer (même si la genèse du Matheson dure depuis plus d’une quinzaine d’années), Je suis une Légende est un film solide et éprouvant, et prouve encore une fois que Will Smith est un putain d’acteur!



7 commentaires:

Anonyme a dit…

cool mais j'aurai bien aimé lire ça sur airmole...perso va !

Anonyme a dit…

Mon premier commentaire! Héhé...
Ouais je me suis émancipé, pour l'instant ça me réussit bien

Anonyme a dit…

J'vais essayé d'aller voir ce "je suis une legende" rapidos, ça a l'air d'être ma came.

Anonyme a dit…

ouaip, ça te réussit où ? Coquin và ...

Anonyme a dit…

Ca me permet de me lâcher et d'écrire plus d'articles, et je peux en publier sans devoir attendre plusieurs jours en fait. Ca me plaît bien cette liberté!
Après c'est sûr qu'il va falloir bosser pour le faire connaître, mais j'y travaille!

Anonyme a dit…

pauvre choux il était pas libre sur Airmole....bon passons...j'ai vu "je suis une legénde et c'est pas mal, plein de cliché à la con mais efficace. Dans la moyenne des adaptations du chef d'oeuvre de Matheson

Anonyme a dit…

héhé...