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salem center: MANIAC COP 2 (WILLIAM LUSTIG, 1990)

lundi 17 décembre 2007

MANIAC COP 2 (WILLIAM LUSTIG, 1990)







Le second volet de la série joue la carte du bigger and louder, et voit un Matt Cordell toujours aussi impassible se déchaîner contre les forces de police et les responsables de sa mort. En conservant une atmosphère urbaine sombre et réaliste, Lustig poursuit la dynamique du premier opus et continue le doux chemin de son boogeyman…
Pour Maniac Cop 2, le scénariste Larry Cohen a décidé de faire table rase des personnages du premier épisode, comme pour donner plus de crédit à son monstre. Exit donc les personnage de Jack Forrest et de Teresa Mallory qui se font tuer en début de métrage, accentuant l‘aura résolument dangereuse du Maniac Cop. Nous suivrons donc à leur place un flic marqué, tant psychiquement que physiquement, Sean McKinney. Incarné par un Robert Davi à la fois bourru et attachant, ce deuxième film gagne quelques jalons en terme de développement des personnages. Le choix de mettre en avant une psychologue de la brigade (jouée par Claudia Christian) souligne la plus nette propension émotive caractérisant les personnages.




Maniac Cop 2 approfondit donc la légende de Matt Cordell et propose une vision davantage centrée sur le monstre. Qu’il s’agisse du flash-back raconté à la première personne et accentuant considérablement la portée dramatique de sa condition,ou de la volonté de l’ex-flic de se rendre sur le lieu de sa mort, l’histoire apparaît plus tragique et plus inéluctable. Cordell est une victime qui a décidé de se retourner contre ses bourreaux, et sa croisade sanglante, sans être légitimée, prend tout son sens dans cette fureur nocturne.



Lustig s’est bien lâché sur ce film et nous offre des scènes d’action saisissantes, notamment une voiture folle avec une femme menotée au volant mais à l’extérieur de la voiture. Les scènes sont dynamiques et radicales, en accord avec l’âpreté du premier film. Les multiples interventions de Cordell dans un groupe se concluent toujours par un carnage, et Lustig les met en boîte avec à la fois un souci d’authenticité et une certaine jubilation. Il faut voir le massacre dans le stand de tir ou la traversée des bureaux de police pour se rendre compte du caractère indestructible qu’ont voulu donner Cohen et Lustig à leur créature. Une créature solitaire, totalement perdue, tournée vers sa quête de vengeance et irrémédiablement éloignée de l’image du héros enfoui en elle et qui prédominait avant sa mort. Le Maniac Cop est un monstre ambivalent, puisqu’il représente la partie inavouable de l’esprit humain, ce côté enclin au mal qui coexiste en chacun avec l’idée du bien. Matt Cordell aura vécu une vie destinée à mettre en application ce bien, et il connaît une mort totalement vouée à l’élargissement du Mal, tel un Jekyll et Hyde dont les faces sont irréversibles.
Matt Cordell évolue dans un décor urbain légèrement modifié par des ajouts purement gothiques. Les bâtiments imposants à l’architecture complexe, l’utilisation d’une source de lumière indirecte, ces éléments tiennent à la fois du gothique des années Hammer et d’une vision plus européenne de l’horreur, notamment celle d’Argento. Des références plutôt bienvenues qui confortent l’idée selon laquelle Cohen et Lustig maîtrisent leur sujet.



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