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salem center: PRISON BREAK SAISON 3 (2007)

lundi 24 décembre 2007

PRISON BREAK SAISON 3 (2007)



le jeudi à 20h50

Michael Scofield est un homme chanceux. A peine a-t-il réussi à s’évader du pénitencier de Fox River qu’on lui propose de passer au niveau supérieur. Exit donc les joies du travail en communauté et les plaisirs de l’origami, la nouvelle prison de Sona est plus ciblée combats à mort et alliances improbables. Et cette fois-ci, Michael n’a pas la porte de sortie sur lui…
La fin de la deuxième saison voyait un Lincoln Burrows innocenté et un Michael emprisonné. Les dernières images du show promettaient une suite des plus spectaculaires, avec un Bellick ensanglanté gisant sur le sol, Mahone et Scofield arrivant côte à côte au pénitencier sous une pluie accablante, et cette dernière image qui ironise le tunnel lumineux de la mort, lorsque Michael franchit le point de non-retour et atteint un monde totalement éloigné de ce qu’il a pu connaître.


Ce pénitencier de Sona a pour particularité d’avoir été abandonné par ses geôliers suite à une mutinerie. La conséquence directe de cette désertion est un univers carcéral régi par les prisonniers eux-mêmes, et Scofield débarque donc dans un univers aux règles bien particulières, censées fonder la légitimité de ce groupe vivant en autarcie. Un individu se détache de cette population en incarnant le patriarche de cette communauté, une sorte de Parrain régnant sur ses mauvaises troupes. Norman St. John (joué par Robert Wisdom) est guidé par l’aspect grisant du pouvoir et se laisse régulièrement aller à des extrémités totalement gratuites. Un individu dangereux qui aura Michael dans le collimateur dès le début. Un Michael Scofield dont l’assurance va être sévèrement remise en cause, puisque cette fois-ci il n’est pas entré de son plein gré dans cette prison, et qu’il n’a aucune connaissance sur le bâtiment ou sur ses occupants. Bref, la survie dans ce milieu hostile semble précaire, d’autant plus qu’un groupuscule extérieur va le forcer à tenter une évasion afin de libérer un homme, James Whistler (Chris Vance). La mission est donc encore plus périlleuse que dans la première saison, et la liberté provisoire de la deuxième saison fait place à une ambiance oppressante ponctuée de violence et de morts brutales.
Il n’y a qu’à voir la triste évolution de Bellick pour clarifier la situation: l’ancien gardien sadique est en train de payer sa dette, puisqu’il en est réduit à se balader en slip et à quémander une bouffe que personne ne lui donne. Tailladé, misérable, affamé, il sert de défouloir aux prisonniers et son statut d’être humain n’est plus qu’un lointain souvenir. Sa disgrâce est impressionnante, et le choc de sa dernière apparition en fin de saison 2 était annonciateur des épreuves qu’il vit actuellement dans la 3.


Mais Sona est aussi le lieu des retrouvailles entre Scofield, Bellick, Mahone et le répugnant T-Bag, et un jeu d’alliances improbables va alors se mettre en place. Des motivations plus ou moins altruistes vont les obliger à s’unir, et les conséquences dramatiques sont énormes. La chasse à l’homme semble s’être déroulée il y a des siècles, et les positions que chacun tenait alors ont totalement volé en éclat, la fonction de chaque personnage ayant irrémédiablement été modifiée. Les scénaristes ont réussi un tour de force équivalent à ce qu’ils avaient fait pour la deuxième saison: prendre les mêmes personnages et les placer dans un environnement totalement différent, en leur donnant un but tout autre. Chaque saison est marquée par une ambiance propre et des situations spécifiques, et cette troisième saison n’est pas un retour à la case départ.
Entre le début du show et sa continuation actuelle, les différences sont énormes, tant en éléments dramatiques que dans la puissance évocatrice de ses lieux. La troupe de réalisateurs de Paul Scheuring retranscrit un univers carcéral étouffant aux codes sociaux réducteurs. La fange des égouts, l’inéluctabilité des combats à mort, les disparités de classe entre les prisonniers, tout concourt à mettre le feu aux poudres de cette prison livrée à elle-même. La dureté de certaines scènes est nécessaire pour recentrer le contexte et les enjeux, et l’imagerie crade utilisée n’a rien de gratuit. Pour exemple, la tentative d’évasion possédant des ramifications souterraines avec ce qui a pu se passer pendant la seconde guerre, avec cette image d’un homme décharné et titubant derrière les barbelés. Un symbolisme fort qui renforce la dimension tragique de cette saison, et qui promet des épisodes aussi immersifs qu’étouffants…

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