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salem center: 28 SEMAINES PLUS TARD (JUAN CARLOS FRESNADILLO, 2007)

samedi 12 avril 2008

28 SEMAINES PLUS TARD (JUAN CARLOS FRESNADILLO, 2007)


Les zombies ont la côte en ce moment, tout comme les réal ibériques, alors quoi de mieux que de confier la suite du réussi 28 Jours plus tard à un gars prénommé Juan? Le résultat est un spectacle trippant et flippant de haute volée, une claque cinématographique qui nous fait regretter que les zombies n’aient pas appris à courir plus tôt…Les puristes noteront qu’il s’agit en fait de contaminés, puisque les sprinters ne sont pas réellement morts. Mais l’effet est le même, et les hordes de types débraillés et ensanglantés qui courent dans les rues de Londres sont tout ce qu’il y a de plus déchaînées!
Point de départ: l’épidémie qui a ravagé Londres 28 semaines plus tôt semble éradiquée, et le gouvernement décide de repeupler une partie de Londres. La vie reprend donc son cours sous l’œil orwellien de l’armée. Caméras omniprésentes, soldats en faction à chaque coin de rue, snipers en alerte sur tous les toits… Ca ressemble à un cauchemar mais c’est le mal nécessaire pour assurer un retour à la normale. Mais le virus ne va pas tarder à refaire surface, et les nouveaux habitants vont se retrouver pris au piège…
Après une intro d’une radicalité et d’une cruauté incroyable, Fresnadillo ne lâchera plus son spectateur. Les éléments mis en place dans cette séquence à la fois gore et d’une beauté visuelle rare vont être prépondérants pour la suite du film, et les notions de culpabilité et de survie sont traitées avec un réalisme s’éloignant totalement des standards débilitants ayant trop souvent cours dans le film apocalyptique (les héros ridicules à la Resident evil 2 sont donc proscrits). Robert Carlyle (encore lui!) joue un rescapé qui va tenter de reconstruire une cellule familiale, et le jeu de l’acteur est d’une justesse étonnante qui fait de son personnage un être meurtri et aimant, caractéristique des paradoxes finalement humains qui sommeillent en nous et qui sont trop souvent bannis des films. Les personnages des enfants sont eux aussi incarnés par deux très bons acteurs, Mackintosh Muggleton et Imogen Poots, qui j’espère feront parler d’eux un jour! Leur jeu apporte des nuances et un réalisme cetrains, et participe beaucoup à la réussite du film.


Visuellement, 28 Semaines plus tard est une bombe atomique qui fait le lien avec le précédent film de Danny Boyle, mais qui fonctionne également de manière autonome. Loin de plagier son prédécesseur, Fresnadillo prolonge le cauchemar en utilisant à fond les ressources techniques mises à sa disposition, et on se retrouve dans un univers désespéré qui n’est pas sans évoquer les clips de Cunningham pour Aphex Twin, aussi radical que maîtrisé. L’imagerie militaire omniprésente censée préserver la population va basculer dans l’horreur pure, et les séquences hallucinantes de mitraillages et de destruction massive possèdent un potentiel monstrueux! Toujours secondée par une réelle dimension psychologique et émotionnelle, la mise en scène de Fresnadillo est d’une maîtrise rare, optant pour un montage à la limite du lisible lors de certaines scènes d’attaque, mais qui s’en retrouve du coup encore plus terrifiantes à cause de ce manque de compréhension et de cette perte de repère spatial. Il met en image la panique dans ce qu’elle a de plus pur et viscéral, n’hésitant pas à traiter du mouvement de foule irrépressible et de l’effet dévastateur du phénomène d’inconscient collectif. Il s’agirait presque d’une sorte d’étude des masses en milieu hostile en fait, et l’aspect social renforce encore davantage le propos du film!



Un mot sur la musique, qui est tout simplement sublime! John Murphy est un génie qui crée un score immersif à souhait, mêlant des accents oniriques teintés d’un pessimisme du plus bel effet, transcendant des scènes déjà énormes visuellement. L’intro avec Carlyle courant dans les prés avec les infectés à ses basques est tout simplement une des plus belles scènes que j’ai pu voir dans le domaine du fantastique, et la partition de Murphy y est d’une beauté à pleurer…
La scène très choquante des snipers sur les toits symbolise elle aussi cette sensation de déchéance humaine, et son aspect révoltant est d’autant plus fort que la situation est devenue totalement incontrôlable. Enorme tant d’un point de vue humain que gore, 28 Semaines plus tard est une réussite totale qui risque de vous donner des cauchemars, mais qui mérite amplement d’être considéré comme l’un des meilleurs films désespérés de ces dernières années…



2 commentaires:

Nolt a dit…

J'avais bien aimé "28 jours" jusqu'au bout, j'ai été un peu déçu par "28 semaines".
La scène avec Carlyle et les types courant vers lui est flippante à souhait !!
Wouaaah, putain, enculés de contaminés !!
Et vas-y que je tente de faire courir le mec à fond par la pensée, avec ce satané plan de travers et ces machins qui se raboulent de plus en plus vite !!

Ceci dit, le reste part un peu en couilles. Une adaptation (réussie) de "The Walking Dead", de Kirkman, ferait vieillir le tout sans trop d'efforts. Encore faut-il trouver une série TV qui n'ait pas peur de défricher ce genre. Quant on voit le sort qui a été réservé à "Jericho", on est en droit de se demander si une histoire autre que policière peut être adaptée sur le long terme.

Je suis impatient de voir "28 mois". Avec une évolution "naturelle", ça peut encore être sympa. Malheureusement, ça peut vite tourner à la SF absurde.

A voir.
(ça fait moins flipper que les cirques et leurs putains de clowns quand même)

Wade Wilson a dit…

Je n'ai vraiment pas accroché à Walking dead, qui se tape quand même une excellente réputation. Je crois qu'il est sorti en plein revival zombie, et je l'ai lu après tout ça, donc du coup, vachement déçu.