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mercredi 16 avril 2008

DOOMSDAY (NEIL MARSHALL, 2008)


Sorti le 2 avril 2008

Dire que Dog Soldiers m’a profondément emmerdé relève de l’euphémisme. Dire que The Descent m’a profondément déçu en serait un autre. Et dire que Doomsday est une pure tuerie en est heureusement aussi. Ça y est, Neil Marshall m’a enfin convaincu avec ce film d’action hors norme au côté geek résolument assumé!
Doomsday commence comme New York 1997 en suivant les traces du soldat Sinclair, et la référence est on ne peut plus explicite quand on la voit avec son bandeau à la Snake Plissken! Son côté impassible et sa détermination la caractérise immédiatement comme une icône du film d’action, ce qui prend totalement à contre-pied le cinéma des années 80 auquel Marshall se réfère… Toute l’intelligence du traitement réside dans les libertés que le réalisateur a pris dans son hommage aux actionners d’antan, et le fait d’avoir une version féminine du Snake dans le premier rôle est excellent! Rhona Mitra est parfaite dans la peau de Sinclair, et offre un jeu à la fois rude et sexy, ce qui est une alternative bienvenue aux machos des 80’s (même si je les kiffe bien ces brave gars!).


La rapidité avec laquelle Marshall balance l’ambiance est étonnante; il place son histoire de virus en quelques instants, et met en place des ressorts dramatiques puissants qui marqueront la suite des événements, notamment en ce qui concerne Sinclair. La violence frontale caractérisant la scène d’introduction marque bien la volonté du réalisateur d’y aller à fond, et le reste du film continuera dans cet esprit bourrin pour le plus grand plaisir du spectateur (un bon petit R-rated, ça ne se refuse pas!). Les têtes coupées et les cuissons maison vont se succéder à un rythme infernal, en ne lésinant pas sur les gros plans qui mettent en avant le remarquable travail du maquilleur Paul Hyett. Neil Marshall est généreux en hémoglobine, et les effets du virus sont particulièrement répugnants…
Cette surenchère fait alors dériver le film vers l’hommage au cinéma bis italien, fort de quelques œuvres plus ou moins réussies comme Les Guerriers du Bronx ou Les nouveaux Barbares. Lorsque les survivants surgissent avec leurs tronches de punks et leurs motos vrombissantes, on se retrouve plongé dans un pur post-nuke à la Castellari, et la référence avec le maître du bis transalpin est tout sauf fortuite. Visuellement, Marshall a totalement remis au goût du jour cette imagerie dépravée et foncièrement déviante, et les bad guys sont aussi mal sapés que cruels. La partie de chasse entre les bidasses et ces racailles s’annonce ardue…
Non content de recycler deux types de films diamétralement opposés, Marshall pousse le vice encore plus loin et se plonge carrément dans une reconstitution moyenâgeuse pendant une petite demi-heure! Et même si ce n’est pas la séquence la plus intéressante, elle recèle quand même des moments forts et se place dans le récit sans souci de continuité. Trop fort ce Neil…


Le score de Tyler Bates est excellent et ajoute évidemment du crédit à ce film complètement barré. La musique additionnelle résolument axée 80’s apporte une touche d’humour mâtinée de respect qui achève de prouver ce que le réalisateur a voulu faire: recréer l’univers débridé et sans limites des séries B et Z qui fleurissaient sur le marché de la vidéo à l’époque, et le réorganiser pour lui offrir une dimension luxueuse qui permettra de réhabiliter ce genre. Et le pari que représentait Doomsday est complètement réussi, le film de Marshall bouffant à tous les râteliers avec une fringale communicatrice et un regard de gamin derrière lequel se trouve un esprit ouvert. Doomsday est un exercice de style génial et abusé, qui multiplie les séquences délirantes (notamment une poursuite automobile entièrement tournée avec des cascadeurs, et non des putains de fond bleu!). Un réalisme physique permettant de donner tout son poids à cet univers surréaliste et apocalyptique.
Et Rhona est tout simplement sublime...

2 commentaires:

shystrak (1/2) a dit…

Mouais bof moi je me suis très vite ennuyé, même en essayant de trouver avec la meilleur fois du monde quelque chose à grignoter ici et là. A part un début sympa et 2-3 passages gore assez fun, Doomsday m'a ennuyé a mourir, d'ailleurs j'ai dormi 3 fois pendant le film. Et malcom McDowell je l'aime bien mais là....j'préfére encore Denis Hopper dans Waterworld. J't'échange pas 10 Doomsday contre 1 Guerrier du bronx.

Wade Wilson a dit…

J'ai trouvé que Les Guerriers du Bronx s'essoufflait rapidement, contrairement à ce Doomsday dont l'aspect second degré est assumé jusqu'au bout. Je suis bien content de cette prestation de Neil Marshall du coup...