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samedi 19 avril 2008

COLORS (DENNIS HOPPER, 1988)




Dennis Hopper est un acteur reconnu, qui a également œuvré à plusieurs reprises derrière la caméra. Sa première réalisation sera son plus grand succès, il s’agit d’Easy Rider qu’il tourna en 1969 et qui allait devenir le film d’une génération. La portée de ses films suivants n’atteindra jamais l’équivalent de ce road-movie, mais il continue cependant à faire de la mise en scène à un rythme calme.
Colors sort en 1988 et stigmatise les ravages causés par les gangs sévissant à Los Angeles. En traitant de l’exécution d’un membre des Bloods par les Crips, Dennis Hopper tient à montrer l’escalade de la violence et le caractère inéluctable des crimes se déroulant dans le ghetto. En axant son film sur la dualité de deux flics, il tente là encore de démontrer comment cette violence peut devenir une habitude. En confrontant le jeune chien fou décidé à faire régner l’ordre au vieux briscard blasé, Dennis Hopper confronte deux points de vue diamétralement opposés , mais qui n’ont de valeur que par le temps passés dans la rue.


Sean Penn est alors en pleine ascension après Comme un Chien enragé de James Foley, et son côté grande gueule colle bien avec le personnage de ce jeune flic fougueux. Face à lui, Robert Duvall campe un flic proche de la retraite qui ne parvient pas à accepter les méthodes brutales de son collègue. Pourtant, Dennis Hopper ne va pas enclencher un processus de rivalité entre les deux, mais plutôt une sorte d’observation et de tentatives pour comprendre leurs points de vue. Même si elle est parfois tendue, leur association n’en sera pas moins marquée par un respect certain, puisqu’ils ont finalement le même but.
L’élément semblant affaiblir le film est la présentation caricaturale qui est faite des gangs, apparemment constitués de pures ordures sans cervelle. Ce qui n’est probablement pas loin de la vérité, mais le côté gentils flics et méchants blacks n’est peut-être pas des plus judicieux. Mais le film suit son rythme calme, et va se découvrir peu à peu, au gré des personnages rencontrés. C’est ainsi que Dennis Hopper va progressivement adopter le point de vue alternatif de membres de gangs, ce qui permettra de mesurer différemment les enjeux de ces guerres incessantes.
Colors n’est pas un film policier bourré d’action, mais plutôt une vision réaliste d’un quotidien où les arrestations et les trafics sont habituels. Sans faire dans le sensationnalisme, Hopper appuie son propos par une mise en scène instinctive et qui prend son temps. Un rythme plus proche d’un polar 70’s que d’un film des années 80, en somme.


La musique signée Herbie Hancock et Ice-T reste résolument urbaine, et le côté old school du score est un argument de plus en faveur de ce film, qui s’ancre avec justesse dans ce milieu si particulier. Ce qui n’est pas étonnant puisque de véritables membres de gangs ont participé au film, notamment en tant qu’acteurs. Ce qui n’a évidemment pas rendu le tournage facile, et les règlements de compte étaient fréquents sur le plateau.
Quoiqu’il en soit, Colors reste un film policier intéressant où l’on découvre des acteurs débutants comme Don Cheadle, Damon Wayans, ou encore Mario Lopez, le futur Slater de Sauvés par le Gong!

2 commentaires:

Matt Murdock a dit…

Ça c'est du commentaire...

Sinon, je l'ai vu quand il est passé à la tv y'a 2 mois de ça.

Le film a 20 ans, mais quand on regarde d'autres films ou séries sur le même thème (the Shield), on s'aperçoit que le problème des gangs est toujours autant d'actualité.

Wade Wilson a dit…

Cool un commentaire de M. Diète!
Sinon c'est vrai que les gangs semblent immuables, et c'est aussi un aspect très présent dans ce film de Dennis Hopper.