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salem center: DOG BITE DOG (SOI CHEANG, 2006)

jeudi 24 avril 2008

DOG BITE DOG (SOI CHEANG, 2006)


Vendu comme un film à la violence extrême et une perle rare du cinéma hong-kongais, Dog bite Dog est une déception de taille. L’histoire de Pang est similaire à celle de Jet Li dans Danny the Dog, puisqu’il est lui aussi élevé comme un chien de combat en toute clandestinité. Le résultat est désastreux puisque Pang est devenu une véritable machine à tuer, et malheureusement pour lui il ne rencontrera pas de piano sur sa route…
Ce qui s’annonçait comme une variation sur le thème des combats clandestins peut être oublié rapidement, puisque l’histoire se concentre sur la fuite de Pang et sa traque par un flic au bout du rouleau. L’opposition entre les deux êtres détruits dans la ville de Hong-Kong est sans intérêt, et la rigidité dans la construction des personnages et de leurs buts n’apporte rien de neuf. Ainsi, le bad guy Pang qui tue par nécessité a quand même un bon fond, et le flic censé faire la justice a de solides instincts destructeurs. Le yin et le yang sont entremêlés mais ne font pas décoller l’histoire pour autant, et Dog bite Dog est un énième récit centré sur l’opposition de deux figures (ce qui est très bien fait dans The Killer de John Woo, et ce qui est purement factice dans Infernal Affairs d’Andrew Lau et Alan Mak).




Pourtant, la violence est belle et bien présente dans cette traque, mais elle ne possède pas de qualités cinématographiques convaincantes. La mise en scène est pourtant prometteuse au début, et Soi Cheang filme la ville avec un sens de la beauté fugace toute asiatique. Mais les scènes de violence ne sont pas de véritables combats, et le réalisateur ne propose que des règlements de compte sans recherche graphique originale.
L’aspect glauque du film est très palpable, et l’omniprésence des ordures rend bien compte de la déchéance que tient à souligner Soi Cheang, mais au bout d’un moment cette âpreté visuelle n’est plus suffisante pour combler les lacunes d’un scénario qui ne sait plus dans quelle direction aller. Il y a bien la première scène violente et une scène de fusillade dans un resto qui sont bien construites, mais le reste n’a aucun intérêt, et surtout pas la dernière séquence qui est un foirage complet, tant au niveau du réalisme physique que de la dramaturgie. C’est vraiment du grand n’importe quoi et ça clôt le film sur une véritable impression de désastre. J’en rigolerai bien si je n’avais pas été aussi impatient de voir ce film…


L’autre élément exaspérant est l’enchaînement chaotique des oppositions verbales entre les flics. Ca crie dans tous les sens, ça se menace sous une caméra épileptique, et ça fait finalement beaucoup de bruit pour rien. Le flic désabusé qui se met la hiérarchie à dos et qui se prend des baffes de son supérieur, le même flic qui passe à tabac ses indics pour obtenir des informations, tout ça est un maelström de violence, mais pas vraiment celui que promettait le pitch du film.
Dog bite Dog fait partie de ces films asiatiques surestimés basés sur le concept de violence extrême, et qui en apporte une version trop hystérique et exagérée pour sortir du lot.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

sans blague ...