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lundi 7 avril 2008

BLACK SHEEP (JONATHAN KING, 2006)



Sorti le 19 mars 2008


Tourné il y a déjà 2 ans, Black Sheep a fait le tour des festivals avant de sortir enfin sur les écrans. Ce croisement entre Bad Taste, La Nuit des Morts-vivants et Le Loup-Garou de Londres est réalisé par un Néo-Zélandais qui ne tarit pas d’éloges sur ses sources, mais ce mélange ultra-référentiel ne sort malheureusement pas du cadre de l’hommage appuyé…
Jonathan King est un élève appliqué qui remet à jour des scènes déjà vues ailleurs, aidé en cela par des effets visuels réussis (normal, c’est WETA, la boîte de SFX de Peter Jackson, qui s’en charge). Les transformations sont bien foutues, la bestiole initiale est belle, et les effets de masse fonctionnent. Mais l’essentiel, à savoir l’intrigue et les personnages, est tout simplement bâclé. Le sort de cette poignée de héros faussement farfelus n’intéresse à aucun moment, le comble pour un survival champêtre qui se veut magnifié par la grandeur des paysages. Le héros ovinophobe (il a une peur panique des moutons donc) ne sert à rien, la blonde écolo est saoûlante, le fermier du cru est stéréotypé, et le méchant frère est… juste méchant. Des poncifs qui ont peut-être été créés dans l’intention de les détourner, mais le scénariste a dû oublier quelque chose en cours de route.


La progression du film se fait avec une absence de dramaturgie totale, Jonathan King se contentant de tabler sur les scènes à effets spéciaux qui jalonnent le métrage, pensant que cela suffirait à contenter les spectateurs. Mais la répétition des séquences ne tarde pas à reléguer les SFX en arrière-plan, et l’intérêt que pouvait susciter un film de zombie-moutons (ou de moutons-garous, c’est selon) retombe très rapidement.
Pourtant, Black Sheep offre un sursaut de temps à autre, avec en point d’orgue l’attaque des moutons tueurs lors d’un discours en plein air. Cette séquence possède le souffle visuel qui fait défaut au reste du film, et montre une descente à flanc de colline qui n’est pas sans rappeler les charges héroïques du Seigneur des Anneaux. Et lors de l’impact, les effets gore bien généreux servent tripailles et amputations avec une énergie digne d’un Peter Jackson de la première période. Et une fois cette scène passée, il reste encore quelques plans disséminés ça et là, montrant des moutons au clair de lune, ou simplement des plans fixes sur un mouton avec son air placide, suivi d’un déferlement de rage inattendu.
Black Sheep se veut une œuvre fédératrice pour tous les amoureux du cinéma gore-absurde de Peter Jackson ou de Sam Raimi période Evil Dead, mais il ne parvient pas à rivaliser avec l’énergie gonflée par le côté cheap qui parcourait les premiers films de ces énergumènes. Le premier effort de Jonathan King est un patchwork sans âme, parsemé seulement de quelques idées malheureusement trop rares. A ce titre, l’utilisation des pets de moutons est tout simplement géniale! Dommage que le reste ne soit pas du même acabit…

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