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salem center: NEO-UNIVERSEL 1: MYSTERE ( WARREN ELLIS, SALVADOR LARROCA, 2007)

mardi 22 avril 2008

NEO-UNIVERSEL 1: MYSTERE ( WARREN ELLIS, SALVADOR LARROCA, 2007)


Le concept de ce nouvel univers repose en fait sur celui utilisé par Jim Shooter en 1986. Le rédacteur en chef de l’époque décide de créer un univers séparé de celui où coexistent les héros Marvel traditionnels, afin de s’affranchir de la continuité et de créer de nouveaux héros. Tout ça se déroule juste pour le 25ème anniversaire de la création du monde Marvel, et il peut finalement apparaître étrange de fêter un événement en ne le citant pas mais en créant quelque chose de complètement différent. Mais motivé par ce procédé qui recèle néanmoins un fort potentiel, Shooter donne naissance à plusieurs séries interconnectées sur ce New Universe comme D.P. 7, Justice, Kickers, Inc… Mais le succès n’est pas au rendez-vous de cet ambitieux projet, et cet univers sera peu à peu délaissé. Ce qui ne veut pas dire que les personnages seront totalement abandonnés, puisqu’ils seront finalement confrontés aux héros Marvel de l’univers classique à travers divers titres (ce sera le cas chez Namor, les Fantastiques, Les Défenseurs et bien d’autres).
2007. A l’occasion du 20ème anniversaire de la création du New Universe, Warren Ellis est mis aux commandes d’un relaunch, accompagné du talentueux dessinateur espagnol Salvador Larroca. Neo-Universel voit le jour en février 2007, et est une relecture se déroulant sur un monde différent faisant partie du multivers Marvel, et nommé Terre 555. Le concept de base est donc de remodeler et de réactualiser des personnages, afin de jeter un éclairage neuf à la problématique de l’instant blanc.



06.49 temps universel coordonné: le ciel devint blanc sur toute la surface de la Terre. Un événement d’ampleur cosmique qui va avoir de nombreuses incidences en donnant des pouvoirs puissants à une poignée d’êtres humains. Le monde est à un tournant, et l’avènement des super-humains a commencé. On pense invariablement à la série Heroes qui narre par le début l’éclosion de ces gens différents, en traitant à la fois l’aspect physique mais aussi psychologique de ces découvertes. Neo-Universel se veut un reflet réaliste de ce qui adviendrait si un tel événement se déroulait, et il se démarque des autres titres Marvel par son absence de justiciers costumés. Avec Warren Ellis aux commandes, on pouvait s’attendre à une œuvre unique et originale, et pourtant, il semble que l’auteur ait été bridé puisque Néo-Universel est finalement assez banal. Le point de départ est lui bien excitant, et les récits qui en découlent vont puiser dans le polar et dans la SF tout en maintenant une unité réaliste, mais les dialogues ne font pas honneur au sens du détail et de l’absurde de l’auteur; et les situations sont traitées avec une certaine rigidité qui fait de ces héros des icônes froides et superficielles (sauf peut-être pour Izanami Randall dont l’aplomb sauve un peu les meubles).



Cette relative absence de profondeur est atténuée par le dessin de Larroca, qui nous offre des planches belles et très travaillées, comme en attestent les visages des protagonistes. Il caractérise chaque personnage et donne une texture particulière en empruntant certaines ressemblances (c’est le cas du chargé des fouilles Jim Braddock qui ressemble étrangement à Gene Hackman).
Néo-Universel est une œuvre mineure de la part d’Ellis, et la déception est grande. Mais Larroca parvient à transcender ce faible matériau et à créer une ambiance de fin du monde solide.

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