vendredi 28 décembre 2007
WALKING DEAD (ROBERT KIRKMAN, TONY MOORE, 2003)
Entamée en octobre 2003 aux éditions Image Comics, cette série signée Robert Kirkman et Tony Moore surfe sur le revival horrifique qui bat son plein depuis le succès du 28 Jours plus tard de l’Anglais Danny Boyle. Entre L’Armée des Morts, Resident evil: Apocalypse, Le Territoire des Morts ou le tout frais Je suis une Légende, le mythe du zombie se refait une petite santé.
La scène d’ouverture similaire au film de Boyle (mais également à la dernière scène de Resident evil) voit un flic sortir du coma dans un hôpital totalement désert. Symbolique d’une renaissance douloureuse, elle permet au lecteur de plonger en même temps que son héros dans un monde déjà dévasté. Un procédé très gameplay, qui a l’avantage de ne pas donner trop d’infos en même temps mais de ménager un certain suspens. La découverte des zombies par Rick donne lieu à quelques scènes d’horreur bien gores, atténuée cependant par l’utilisation du noir et blanc de Tony Moore. L’imagerie est plus crépusculaire que sanglante, et le travail sur les dégradés de noir ainsi que les jeux d’ombre rend le dessin captivant.
Mais passée cette introduction, le récit se déroule de manière relativement mécanique, et on a la désagréable impression de suivre le fil du scénario sans que le travail sur l’émotion permette d’en oublier la construction. Rick rencontre des survivants dans ce monde apocalyptique, mais chacun semble être doté d’une fonction précise, à laquelle n’est malheureusement couplée aucune émotion. La psychologie est donc sommaire, et cette légèreté aurait pu être rachetée par des traits d’humour, mais le tout reste malheureusement trop sérieux. On assiste donc à une succession de scènes nécessaires (incursions dans la ville infestée, attaque du camp par des zombies) avec un certain détachement, comme si le sort des personnages importait peu, et que tout était concentré sur l’intérêt graphique. Un peu comme un jeu vidéo pas très prenant, qui propose de passer différents niveaux sans trop se soucier de la véracité des personnages. Ce qui peut encore passer sur console, où l’immersion est à la fois visuelle et sonore, mais qui est beaucoup plus délicat dans un comics.
Quelques passages ou allusions possèdent un certain potentiel, comme le jeune Glenn qui s’aventure tous les jours dans la ville, le vieux qui vit avec deux jeunes femmes dans son camping-car, la réaction du survivant qui a été mordu… Quelques petits éclairs qui font onduler la surface trop lisse de ce comics, mais qui ne suffisent pas à le rendre captivant.
Walking Dead emprunte donc tout ce qu’il peut à l’imagerie classique du zombie, mais ne parvient pas à le transfigurer par un traitement personnel ou original. La thématique de la survie post-apocalyptique ne véhicule aucun message précis, comme c’est souvent le cas dans les films,qui en profitent pour égratigner la société de consommation. Ce premier volume contenant les 6 premiers épisodes laisse donc le lecteur sur sa faim...
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7 commentaires:
putain, quand tu dis "le tout frais Je suis une Légende", j'ai envie de t'étriper ...
Un film qui a 10 jours pour moi c'est tout jeune... Sinon t'as rien de plus constructif?
Ca a l'air sympa quand même ce "walking dead", en plus j'crois qu'uk traine chez moi, j'vais y jetter un coup d'oeil.
j'attends ton avis mec! Par contre son Invincible m'a l'air plus convaincant, faudra que j'y jette un oeil...
C'est vieux comme le monde, je suis une légende, et en plus c'est pas des zombies. sinon, non, j'ai rien de plus constructif, désolé.
Effectivement, dans le livre ce sont des vampires il me semble.
Exact ce sont des vampires, qui sont finalement très proches des zombies je trouve. Ca ressemble à la frontière entre les zombies de Romero et les infectés de Boyle.
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