mardi 19 février 2008
CABLE & DEADPOOL (FABIAN NICIEZA, PATRICK ZIRCHER, 2004-2008)
Après 4 années à guetter une hypothétique traduction de cette série, et après avoir appris que le numéro 50 de février 2008 allait clôturer les aventures du duo, je me suis enfin décidé à me commander les aventures bien déjantées de ces deux héros, dans la langue de 50 Cent off course.
Prenez un mutant revenu du futur où il avait été envoyé par ses parents (Cyclope et Phénix des X-Men) afin d’éradiquer le techno-virus qui le rongeait. Devenu un soldat émérite aussi implacable que fin stratège, Cable revient dans le passé (l’univers 616 donc, c’est-à-dire l’univers classique où évoluent les super-héros Marvel) et essaie de changer le futur apocalyptique qui se prépare (qui sera évidemment dû à Apocalypse). Droit dans ses bottes, meneur d’hommes, esprit éveillé, Cable est un peu tout ça, et sa période Soldier X en a même fait une sorte de guerrier zen adepte de la lévitation et de la réflexion.
Ensuite, prenez Deadpool, alias Wade Wilson (l'unique), réchappé du programme Arme X (comme un certain Wolverine) après avoir subi les pires tortures physiques et mentales, au corps entièrement balafré, devenu mercenaire professionnel, fan de Charlton Heston qui est un tout petit joueur à côté de lui. Bavard comme c’est pas permis, sans-gêne au possible, obsédé par les sœurs Olsen, et névrosé tendance psychopathe. Ah oui, les deux hommes ont de sévères contentieux passés, et ils vont être obligés de faire équipe.
Un ton résolument buddy movie pour une série qui commence sans trop d’éclat, mais dont l’introduction nécessaire amène au 6ème épisode la fameuse séquence qui obligera Cable et Deadpool à mélanger leurs gênes afin de survivre. Une scène d’anthologie où les deux héros (même si le terme est un peu fort en ce qui concerne Deadpool) sont sur le point de mourir, Cable rongé par un techno-virus qui le gangrène, et Deadpool se liquéfiant sur place. La symbiose va être inévitable, et va avoir pour conséquence l’amalgame de leurs ADN respectifs. Et donc, comme pour Jeff Goldblum qui se mélangeait à sa mouche, Cable et Deadpool vont se retrouver physiquement emmêlés lorsque Cable va se téléporter. Rien de bien grave puisqu’ils parviennent à se séparer vite fait, mais cela se produira à chaque transport, ce qui n’est pas très pratique en ce qui concerne la vie privée. Les deux anciens ennemis vont donc être obligés de coopérer, ce qui ne va pas aller sans quelques problèmes.
Les 6 premiers épisodes mettent donc tout ça en place en prétextant l’histoire d’une secte qui veut changer tous les hommes en bleu afin de bannir le racisme et de créer la paix mondiale, mais la suite sera bien plus passionnante et atteindra l’humour bien déjanté qui caractérisait la série solo de Deadpool. Le créateur des deux personnages Fabian Nicieza est au scénario, et Patrick Zircher assure le dessin. La montée en puissance est excellente, et la gouaille du mercenaire combiné à des rencontres toujours étonnantes donne lieu à des récits fun et tordants. Le combat contre Agent X (qui pour résumer était un mélange de 3 personnalités, dont Deadpool, mais il s’en est bien sorti) est un moment bien bourrin, le combat contre Cat à qui Deadpool demande absolument à voir son tatouage de chat sur le torse est bien délirant aussi, et tout le reste est à l’avenant. Le combat dantesque entre Cable et le Silver Surfer, Deadpool qui enfile le costume d’une X-woman, Cable qui se la joue Jésus et qui veut sauver le monde en rétablissant la paix (sans peindre les gens en bleu cette fois), Deadpool qui se prend pour Philip Marlowe le temps d’une enquête criminelle… Tout est bon là-dedans, et tout est drôle!
Evidemment le personnage le plus fun est forcément le plus barré, et Deadpool remporte haut la main ce titre. Grâce à lui, Cable & Deadpool atteint des sommets d’absurde et de dérision, et il apparaît comme le personnage Marvel le plus intéressant qui ait été créé, au bas mot. Et peut-être même au-delà de l’univers Marvel. Rien qu’à le voir s’adresser à George W. Bush par un « George! Dude! S’up? Where’s Dick? », ça pose tout de suite le personnage!
Si vous n’êtes pas réticent à l’idée de bouquiner en Anglais non sous-titré, je vous conseille fortement cette série. Mais si vous ne connaissez pas Deadpool, lisez d’abord les parutions qui ont été traduites en français, ça vous fera hurler de rire!
Petit bonus: d’après le site de Mad Movies, le film X-Men Origins: Wolverine actuellement en préparation verra différents protagonistes du programme Arme X, et Ryan Reynolds jouera… Deadpool! Et ça, c’est cool!
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2 commentaires:
C'est vrai que dans le duo, Deadpool tire largement la couverture à lui ! ;o)
Je n'ai pas eu l'occasion de lire toute la série mais je conseille de jeter un oeil au Monster consacré à Civil War pour se faire une idée du gusse, complètement à l'ouest et, forcément, assez attachant.
La série régulière vaut vraiment le coup d'oeil! Les runs de Joe Kelly, Christopher Priest, Gail Simone... Mis à part quelques essouflements (le passage de Palmiotti), le personnage est en constant renouvellement, et sa personnalité azimutée est prétexte à un foisonnement d'aventures bien délirantes. En un mot, c'est le top du top!
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