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salem center: GERARDMER 2008: SEANCE 4: [REC] (JAUME BALAGUERO, PACO PLAZA, 2007)

vendredi 1 février 2008

GERARDMER 2008: SEANCE 4: [REC] (JAUME BALAGUERO, PACO PLAZA, 2007)



Enfin un peu de répit après le très bon End of the Line, et nous avons 1h30 avant le début de [REC]. C’est le moment de manger un morceau et de se poser un peu. Nous trouvons un petit bar sympathique où l’on peut s’offrir des gaufres et regarder Les Aventures de Jack Burton- dans les Griffes du Mandarin, que demander de plus? L’ombre de Carpenter plane encore sur le festival… On se détend bien, et on se dit que ce n’est pas la peine de se presser, vu le peu de monde qu’il y a aux séances. Mais [REC] étant le film le plus attendu, on préfère jouer la précaution et vite reprendre la voiture pour arriver avec une demi-heure d’avance. Et quand on arrive devant le Casino, le stress: la foule est très nombreuse, et il faut encore garer la voiture. Je dépose la mauvaise troupe et part à la recherche d’une place, que je trouve enfin à un kilomètre de là. Je tape un sprint jusqu’à la foule, et je suis coupé de mes potes. Le stress est intense, puisqu’on se trouve à hauteur du panneau marqué « A partir de ce point, vous n’êtes pas sûr d’assister à la séance ». Encourageant. La foule a peur de ne pas pouvoir se faire peur. Puis ça avance par petites vagues, je vois Jimmy, Reb Brown et Mother Firefly entrer dans le hall, et je ne tarde pas à les rejoindre. Ça est, j’ai du mal à y croire mais on y est...



Sortie le 23 avril 2008


Angela, une journaliste spécialisée dans les reportages nocturnes, tourne une émission sur la vie des pompiers de Barcelone. Accompagnée de son cameraman Pablo, elle va passer de longues heures à attendre qu’une intervention soit requise. Mais dès que la sirène retentit, c’est le branle-bas de combat, et tout le monde embarque pour se rendre dans un immeuble de la ville. Des gens auraient entendu leur vieille voisine hurler. Arrivée sur place, l’équipe croise les occupants dans le hall, et monte en direction de l’appartement de la vieille. Angela avait peur de ne rien filmer d’intéressant cette nuit. Elle ne va pas tarder à regretter ses paroles…
Jaume Balaguero est réputé pour sa maîtrise de l’espace et son sens du cadre, qui ont donné naissance à des œuvres comme Darkness ou Fragile. Paco Plaza a réalisé l’estimé Les Enfants d’Abraham, centré sur une secte religieuse. Les deux réalisateurs espagnols s’unissent cette fois-ci pour changer radicalement de sujet, et en profitent pour modifier le fond et la forme. Exit la belle image et le montage au cordeau, c’est à une expérience bien plus réaliste que l’on va assister. La technique déjà éprouvée sur l’excellent Le Projet Blair Witch est à nouveau utilisée, et il ne s’agit aucunement d’un artifice ou d’une tentative de récupération du public. L’utilisation de la caméra en mode intradiégétique (c’est-à-dire que tout ce qui est vu à l’écran est filmé dans l’histoire elle-même) augmente la tension du récit de plusieurs degrés. L’aspect documentaire, lorsqu’il est correctement utilisé, fait des merveilles, et c’est bien le cas ici. Même si les merveilles en questions sont plutôt horribles…


Il est très difficile de parler de ce film sans dévoiler ce qui s’y passe. On peut dire que l’utilisation du lieu unique (l’immeuble) rend la situation d’autant plus claustrophobe que la menace peut venir de partout. Les différents étages sont autant de degrés à gravir dans la peur, et quelles peurs! Autant Le Projet Blair Witch est un chef-d’œuvre d’épouvante suggestive, autant [REC] en est son pendant démonstratif. La petite fille du trailer qui a lançé le buzz sur internet n’est qu’une partie d’un ensemble à vous laisser blanc de peur. L’intelligence de Balaguero et Plaza est de tout concentrer sur une durée très courte (le film ne fait qu’1h20) et d’enfermer le spectateur dans cet immeuble en ne lui laissant pas la possibilité de sortir. La tension est permanente, et dans les quelques rares moments de calme, on ne peut pas s’empêcher de scruter l’arrière-plan et les côtés.


Plus encore que dans un film classique, la notion de champ et de hors-champ est capitale, puisqu’ils se superposent ou s’éloignent ici du fait de la tension de celui qui tient la caméra. Les mouvements désordonnés et les plans furtifs sont donc nombreux, et intensifient l’impact de ce qui se trouve dans le cadre par leur aspect aléatoire. Lorsque la caméra capte ce qui se trouve au bout du couloir, cette forme qui semble avancer lentement, c’est le cameraman, et par extension le spectateur, qui se trouvent finalement dans la même configuration, et qui voient leur taux d’adrénaline monter en flèche.
Malgré le buzz médiatique sur internet, rien ne peut vous préparer à cette expérience. La peur va s’agripper à vous, et elle ne vous lâchera plus avant la fin. C’est bien simple, je n’ai jamais eu aussi peur au cinéma. Alors n'hésitez pas à tenter l’expérience hautement éprouvante de [REC]!



2 commentaires:

Anonyme a dit…

J'avoue je n'ai absolument pas cet article pourtant ça me démange un peu. Trop hate de voir ce film, donc j'essaie d'éviter les spoilers !!

Mis à part cela, encore bravo pour ton blog !

Wade Wilson a dit…

C'est effectivement délicat d'écrire un article sur ce film... Je pense aoir évité les spoilers en tout cas! Sinon merci pour tes encouragements, et patience pour voir cette bombe horrifique!