jeudi 7 février 2008
HAVOK (HOWARD MACKIE, RICK BUCKLER, 1989)
Ou comment réduire à néant un personnage au fort potentiel. Havok fait partie des X-Men et est le frère de Cyclope. Son pouvoir mutant lui permet de générer un puissant rayon plasma, qui s’avérera bien utile afin de se sortir du merdier dans lequel il s’est fourré. Howard Mackie au scénar, Rick Buckler au dessin, et c’est même pas ce dernier qui a le plus abusé de la bibine.
L’action démarre aussi sec dès la première page, ce qui pourrait être bon signe, mais en fait non. Parce qu’à l’aube des années 90, l’action écervelée ne fait plus recette et un minimum de psychologie est requise afin de rendre le tout crédible. Ce récit centré sur une sorte de secte vouant un culte au Pharaon vivant ressemble plus à une ébauche de script qu’à un véritable scénario, et le résultat est ridicule. Havok rencontre une jeune femme en détresse, Leila, qu’il s’empresse de secourir, mais la secte ne tardera pas à remettre la mains sur elle. Preux chevalier, il va tout faire pour la délivrer, et s’opposera à toute une troupe d’ennemis avant d’affronter le boss de fin de niveau qui, ô surprise, s’avère être Leila qui a donc manigancé tout ça! L’émotion est alors à son comble bien que la supercherie ait été éventée depuis longtemps, et l’histoire se termine avec cette fabuleuse image d’un Havok ensanglanté déclamant à qui veut l’entendre: « C’est la dernière fois qu’une femme se sert de moi! ». Le pauvre bougre repartira sûrement avec Wolverine venu à sa rescousse, mais la légende ne dit pas s’ils se consolèrent mutuellement. Bref, c’est du tout moisi bien comme il faut, et ça ne relève le niveau à aucun moment.
Les atouts d’Havok ne manquaient pourtant pas. Un joli costume lycra avec un serre-tête en papier et un diadème très viril, on pourrait presque comprendre pourquoi les gens lui veulent du mal. Si en plus il pousse le vice à porter une cible sur le torse et sur le dos, alors on ne peut plus répondre de rien. Le coup de la trappe qui se dérobe sous ses pieds est aussi très original: petite astuce utilisée depuis les années 60 dans tout bon comic qui se respecte, mais qui passait à l’époque avec la naïveté sympathique qui caractérisait ces bandes, elle est aujourd’hui simplement ridicule et souligne bien le manque d’entrain d’un Howard Mackie qui devait noyer son chagrin d’amour dans l’alcool. Car son récit, si l’on peut dire, n’est pas tendre avec les femmes, qui sont en fait la cause des problèmes de tous les hommes. Lorna, Maddy, et maintenant Leila… Havok est-il destiné à finir sa vie devant sa fenêtre à attendre le passage du facteur? Ses considérations presque adolescentes peuvent au mieux prêter à faire sourire, au pire exaspérer entièrement celui qui aura mis la main sur ce Récit complet Marvel exceptionnel. Havok ne se rend malheureusement pas compte qu’affublé comme une lampe de chevet, il ne peut que rencontrer des problèmes avec les femmes. Il lui reste quand même sa rafale, et pour un mec, c’est bien d’avoir une rafale.
Ce fut donc un récit court mais éprouvant. Ci-dessous une image du look moderne du triste Havok. Mouais, c’est pas gagné avec les gonzesses…
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3 commentaires:
"Havok ne se rend malheureusement pas compte qu’affublé comme une lampe de chevet, il ne peut que rencontrer des problèmes avec les femmes."
--> Lol, excellent ça.
Bon, faut avouer que son look moderne est quand même meilleur (bon, il partait de loin hein ;o)).
Par contre, pour ce qui est de l'action écervelée qui ne fait plus recette début 90, là, je suis plus réservé. Parce que des arcs écrit avec les pieds où il n'y a que de l'action mortellement ennuyeuse, y'en a un paquet même fin 90.
Sans parler de Onslaught, bien lourdaud aussi. En admettant qu'il y a toujours des exceptions et que l'on ne peut pas vraiment dater de manière nette, je parlerais plutôt d'une réelle cassure et/ou évolution début 2000, voire après 2001/2002, dans ces eaux là. Mais c'est aussi peut-être une question de perception.
En fait je trouvais que l'action fun des années 80 et celle qui se prend trop au sérieux des années 90 sont bien distinctes. Quand tu lis un RCM Méphisto basique, tu t'amuses quand même, tandis qu'avec ce Havok c'est beaucoup pus problématique. Maintenant je me suis peut-être laissé emporter par mes impressions négatives, et je t'avoue ne pas avoir lu beaucoup de comics de cette période de transition dont tu parles. Même Onslaught c'est si pourri? Pas grave, j'attendrai Secret Invasion!
"Même Onslaught c'est si pourri?"
--> Ben, disons que ce n'est pas forcément à conseiller. Le début n'est encore pas trop mal mais il y a un tas de choses ensuite qui ne vont pas. Genre, tous les héros meurent d'un coup (au lieu de faire monter le binz) et sans que l'on ne voit rien (un comble !).
Même si l'on sait que les morts marvelliennes sont rarement des états prolongés, tant qu'à faire, vu la longueur d'Onslaught et le bruit fait autour, je trouve qu'on aurait pu lui insuffler un minimum de lyrisme, de tension dramatique, de moments de bravoure...mais là, rien.
Ou c'est raté, ou c'est moi qui n'aie rien compris.
"Pas grave, j'attendrai Secret Invasion!"
--> Ah, je pense qu'on risque de plus s'amuser avec ça, effectivement. ;o)
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