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salem center: DOMINO (TONY SCOTT, 2005)

lundi 2 juin 2008

DOMINO (TONY SCOTT, 2005)



Ce film de Tony Scott partait avec un sérieux handicap, puisqu’il était surtout réputé pour être un bidouillage visuel ahurissant, qui voyait le réalisateur british expérimenter les limites du cut et de la multiplication des plans. L’histoire elle-même était censée passer au second plan, alors qu’en est-il vraiment?
Le style Tony Scott peut rebuter, et sa filmographie est loin d’être uniforme. J’étais resté sur un mauvais souvenir avec Man on Fire qui m’a beaucoup déçu, justement à cause de son aspect visuel qui selon moi desservait le propos du film. C’est avec une certaine crainte que j’ai donc visionné ce Domino, mais mes doutes se sont rapidement envolés. Ca démarre comme Tueurs-nés avec un mélange de violence et d’esthétique clip, mais il y a derrière tout ça un point de vue intelligent qui évite de sombrer dans l’outrance. La photographie très tranchée du film le place définitivement en-dehors de tout réalisme, et Tony Scott adapte la vie de la vraie Domino Harvey en se permettant des approximations et des passages totalement inventés qui donnent au film un cachet très particulier. Le scénario mélange allègrement vérité et fiction, avec un gimmick sympa qui est celui de l’émission de télé-réalité (Tueurs-nés, encore?) dans laquelle sont engagés les trois mercenaires.


Un scénario malin signé Richard Kelly (le réal de Donnie Darko!) et Steve Barancik, et la patte de Kelly est bien présente sur ce film qui s’avère relativement barré dans son concept! Pour preuve, la participation de deux stars des années 90, Brian Austin Green et Ian Ziering, qui cartonnaient à l’époque dans la série ado Beverly Hills! Vous rajoutez encore Jerry Springer dans son propre rôle (comme David Silver et Steve Sanders hein!), les chanteurs Macy Gray et Tom Waits, Christopher Walken, Mena Suvari et vous vous rendrez compte du degré assez anarchique du film!
Domino narre la vie aventureuse d’une ex-mannequin reconvertie en chasseuse de prime, accessoirement fille de l’acteur Laurence Harvey (qui jouait dans Un Crime dans la Tête de John Frankenheimer, l’original donc) et de Paulene Stone, vedette des podiums dans les années 60 (jouée ici par Jacqueline Bisset). Domino est un garçon manqué, rebelle à toute forme d’autorité et décidée depuis toujours à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Sa soif d’aventure va lui faire laisser tomber sa carrière toute tracée de mannequin, pour rejoindre un groupe de mercenaires spécialisé dans les chasses à l’homme.


Le parcours totalement atypique de Domino Harvey est servi par l’excellente interprétation de la sublime Keira Knightley, qui vaut quand même mieux que les pirateries auxquelles elle nous a habituée dernièrement. Sa sensualité renversante et son charisme font de Domino l’archétype de la femme burnée, ce qui ne manque pas de créer des tensions au sein de l’équipe. Une équipe réduite puisque composée du leader Ed Moseby, joué par le revenant Mickey Rourke, aussi génial que ravagé; et le Latino Choco, interprété par le très bon Edgar Ramirez. Le trio de choc est embarqué dans une affaire bien complexe (merci Kelly!) à base de faux permis et de détournement de fonds, un récit qui mènera le spectateur sans que celui-ci devine les tenants et aboutissants avant la fin du film. L’exercice est en cela réussi, même si la galerie de personnages aurait gagné à être encore plus travaillée. On n’atteint donc pas le niveau d’un Mi$e à Prix, mais les situations sont assez savoureuses pour que l’on s’y attarde.
Visuellement, Tony Scott délivre un film bien plus lisible que ce que je redoutais, et la stylisation de sa mise en scène n’a rien de gratuit, puisqu’elle accompagne le côté azimuté des missions du trio. Ca n’atteint pas la perfection fun d’un Shoot’en up, mais c’est assez fou pour garantir la satisfaction du spectateur!
En définitive, Domino est une bande d’action bien barrée qui mérite le coup d’œil!

4 commentaires:

Matt Murdock a dit…

Moi justement j'ai bien aimé Man on Fire et pas trop Domino. Ca ne m'a pas empeché d'avoir les 2 en dvd remarque.

Mais c'est vrai que je m'attendais à un film se prenant un peu plus au sérieux. Effectivement, si on prend ça comme un bon délire de Tony Scott, ça passe très bien...

Wade Wilson a dit…

Je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, et j'ai été agréablement surpris par cette histoire. Richard Kelly (le scénariste) est pour beaucoup dans la réussite du film:

shystrak (1/2) a dit…

ah ça fait plaisir, j'aime bien "domino" par contre pour moi "man on fire "est bien supérieur, plus fievreux.

Wade Wilson a dit…

C'est justement cette ambiance fiévreuse que je recherchais, et mis à part le début du film, je trouve qu'elle est trop diluée dans une réalisation qui la noie complètement.