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salem center: THE BOYS 1: LA REGLE DU JEU (GARTH ENNIS, DARRICK ROBERTSON, 2006)

mardi 16 septembre 2008

THE BOYS 1: LA REGLE DU JEU (GARTH ENNIS, DARRICK ROBERTSON, 2006)



Sorti le 11 septembre 2008

Garth Ennis aime la violence, le cul et les répliques qui tachent. Ca tombe bien, l’auteur du Preacher et du Punisher crée une série totalement barge pour DC, qui va rapidement déchanter au vu de la crudité du récit. Qu’à cela ne tienne, Ennis et le dessinateur Darick Robertson trouvent un éditeur moins frileux avec Dynamite, et aujourd’hui, Panini sort enfin cette œuvre déjantée!
Dans un monde où les super-héros sont intouchables, les Boys sont une organisation gouvernementale chargée de calmer le jeu. En clair, il s’agit de faire redescendre sur terre des êtres aux pouvoirs surhumains qui abusent de leur statut. Ils sont 5: Butcher, Hughie, la Crème, le Français et la Fille. 5 garants de la sécurité qui vont poser leurs limites à des êtres irresponsables, en usant de moyens souvent radicaux pour bien se faire prendre au sérieux.
Garth Ennis maîtrise assez bien son sujet pour traiter de l’univers super-héroïque par ce point de vue original et décapant. Les 6 numéros que comporte ce volume servent d’introduction musclée, et vont ouvrir sur des perspectives aussi réjouissantes que saignantes. La caractérisation des personnages est comme toujours un régal, chacun possédant des traits bien spécifiques et des défauts marqués, rendant leur association farfelue et pourtant nécessaire. Et si le p’tit Hughie vous fait invariablement penser au Shaun qui démontait du zombie dans un certain classique anglais, vous n’aurez pas tort puisque Darick Robertson est un homme de goût, et qu’il a décidé d’utiliser le visage de l’acteur alors qu’il était encore peu connu, après l’avoir vu dans la série Les Allumés. Simon Pegg est donc de la partie et symbolise le petit gars malchanceux qui va nous introduire dans cet univers totalement décalé et tragique.


The Boys est donc une série crue, et Ennis ne se prive à aucun moment pour choquer et montrer des situations que l’on ne pourrait pas vraiment qualifier de morales… Et c’est bien jouissif, l’auteur allant chaque fois plus loin dans sa peinture atypique du monde des super-héros, dynamitant totalement le symbolisme patriotique et l’habituelle grandeur de ces mythes. Dans The Boys, ils sont beaucoup plus terre-à-terre, et ils mériteraient vraiment de s’en prendre plein la gueule…
Et c’est ce qui va se passer, Robertson dépeignant sans détour les mœurs des supers et les affrontements qui vont en résulter. La Règle du Jeu met tout en place de manière radicale, et la suite va être explosive! L’introduction du personnage de Hughie est totalement affreuse, et en plus elle est drôle! Ennis aime toujours mélanger les sentiments contradictoires, et ça marche encore! Et les dialogues sont toujours aussi savoureux, du genre: « En fait, la plupart du temps, on vole sur des zincs de l’Air Force. Mais le problème, c’est qu’on voyage souvent avec des Pakistanais enchaînés, avec un sac sur la tête. - Mais c’est horrible! -Ouais, j’imagine. »
Robertson est excellent et crée un univers visuel dense, avec de véritables effets de mise en scène. The Boys s’avère donc très cinématographique, et est une sorte de polar déjanté tendance super-slip qui ravira encore une fois les fans du grand Ennis. Et les autres aussi d’ailleurs…

4 commentaires:

Nolt a dit…

Tu m'as grillé de peu, ô estimé collègue ! Je viens de terminer le premier jet d'un article sur le même sujet. ;o)
Bah, ce sera complémentaire.
En tout cas, on a apprécié tous les deux.

(au fait, reçu et entamé "L'arbre à Bouteilles", je ne regrette pas du tout l'achat, j'aime beaucoup le style et l'humour !)

Wade Wilson a dit…

In extremis donc, j'apprécie! J'imagine que tu t'es bien fendu la gueule aussi, normal!
J'ai hâte de lire ton article...
Sinon tu peux te jeter sur les autres Lansdale dès que tu as fini L'Arbre à Bouteilles, c'est du même acabit. Par contre dans les magasins culturels, ils ont toujours les 3 mêmes bouquins, impossible d'en trouver d'autres. Va falloir que j'en commande une demi-douzaine...

Anonyme a dit…

Pour les Lansdale, sachez que certains sont épuisés et d'autres uniquement en grand format. Il est donc normal qu'il y ait toujours les même poches en librairie.
Sinon, t'as juste oublié de dire que Darick Robertson a bossé sur Transmetropolitan, le meilleur comics de ce début de siècle...
De Warren Ellis bien entendu.

Wade Wilson a dit…

Que je n'ai pas encore lu!