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salem center: RG TOME 1: RIYAD-SUR-SEINE (PIERRE DRAGON, FREDERIK PEETERS)

vendredi 12 septembre 2008

RG TOME 1: RIYAD-SUR-SEINE (PIERRE DRAGON, FREDERIK PEETERS)


Le titre et la couverture laissaient augurer d’un bon polar à la 36, Quai des Orfèvres, avec un côté réaliste mâtiné d’une dose de stylisation bienvenue. Ce premier tome de RG montre pourtant rapidement ses limites, malgré l’apport véridique du flic Pierre Dragon
Affecté à la brigade de jour des Renseignements généraux, Pierre Dragon bénéficie d’une expérience de terrain certaine, ce qui était aussi le cas d’Olivier Marchal sur 36. Mais la véracité des faits et le réalisme des enquêtes ne suffit pas ici à rendre ce récit intéressant, souffrant justement d’un rythme trop plat. Les journées des flics passées en filatures et en planques sont souvent longues, mais le retranscrire tel quel ôte tout intérêt dramatique. L’histoire suit donc l’enquête molle de Pierre Dragon lui-même, qui devient un personnage de fiction à part entière. Trafic de vêtements, trafic de limousines, liens avec le FBI… Riyad-sur-Seine brasse le quotidien classique d’un flic sans parvenir à insuffler une dose suffisante de suspense ou d’humanité pour donner envie de poursuivre l’aventure.
Le dessin de Frederik Peeters n’arrange pas la situation, les visages de ses personnages tombant presque dans la caricature, avec des expressions approximatives et des traits figés. Peeters arbore lui aussi un réalisme certain, mais sans pousser jusqu’à une crudité qui aurait été préférable à cette absence de saveur. Les changements de tonalité sont brusques et n’apportent pas de dimension particulière au récit, les couleurs évoluant tranquillement sans être une source dramatique forte. On suit donc le récit sans grande envie, ni scénaristique ni artistique.



Le potentiel du récit n’est pas assez exploité, et ce qui aurait pu donner lieu à un récit tragique et violent ne fait qu’effleurer ces dimensions, préférant naviguer dans les eaux plus calmes d’une enquête laborieuse. Riyad-sur-Seine n’a rien d’une bonne série B burnée, mais est plus pépère, ce qui est bien dommage. L’utilisation des différents décors parisiens se fait sans véritable immersion, que ce soit dans le métro, dans les soirées bourges ou dans les restos. Ca reste à un niveau assez artificiel, ce qui empêche aussi l’histoire de décoller. La ou Marchal plaçait sa mise en scène avec un grand soin pour donner tout son impact à la rue et aux situations, ici, tout est plus statique et plus anecdotique, se déroulant dans une atmosphère trop sobre pour y déceler la pointe d’excitation qui ferait la différence.
Aucun personnage n’est suffisamment approfondi pour cultiver un intérêt quelconque, et le flic au centre de l’histoire, Pierre Dragon, ne possède pas le charisme suffisant pour que l’on plonge avec lui dans ce milieu si particulier de la criminalité. Riyad-sur-Seine est le premier tome de ce qui s’annonce comme une série, mais je ne serai pas au rendez-vous pour le suivant…

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