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salem center: ROME SAISON 1 (BRUNO HELLER, WILLIAM J MACDONALD, JOHN MILIUS, 2005)

mardi 29 avril 2008

ROME SAISON 1 (BRUNO HELLER, WILLIAM J MACDONALD, JOHN MILIUS, 2005)


Lancée par la chaîne câblée HBO (Oz, Les Soprano), Rome est une relecture résolument moderne d’une page historique qui a déjà été traitée à de nombreuses reprises. Centrée sur l’opposition entre les généraux Jules César et Pompée le Grand, cette première saison se déroule entre -52 avant JC et -44 avant JC. Si les cours d’histoire du collège vous arrachaient des bâillements, testez donc cette version-là, vous risquez d’y prendre goût!
La colonne vertébrale du scénario suit Lucius Vorenus et Titus Pullo, deux centurions sous les ordres de César. Si ces deux personnages ont réellement existé, les scénaristes en font deux figures fictives qui permettront aux spectateurs de s’immiscer dans la population romaine. Les deux héros vont être les témoins et les acteurs de changements politiques d’envergure, et leur points de vue de soldats et de citoyens apporte un éclairage très intéressant sur les agissements de Pompée et de César.
Mondialement connue, l’histoire de César et de son destin hors norme en ont fait un personnage quasi mythologique. La plongée historique à laquelle nous convie cette série permet de mieux appréhender l’homme de terrain, le stratège et l’empereur qu’il a été. Loin de déifier le personnage, les auteurs en font un portrait captivant, dévoilant une personnalité rusée, sachant utiliser les convictions du peuple et usant de stratagèmes efficaces pour s’assurer les bonnes grâces des dieux.



Jules César est un individu redoutable et aimé du peuple, et Rome suit son parcours de son ascension après sa victoire en Gaule, jusqu’à sa fin brutale lors de son assassinat en plein sénat. Cette tranche d’histoire est menée avec beaucoup d’intelligence en ne se focalisant pas uniquement sur Jules César, mais en mettant en scène toute une galerie de personnages extrêmement travaillés gravitant dans la sphère romaine. Outre Lucius et Titus, on découvre Atia, une femme noble adepte des trahisons et du mensonge; son fils Octave, qui du haut de son jeune âge possède une intelligence et un sens de la stratégie remarquables; Servilia, une maîtresse de César; Marc-Antoine, maître de cavalerie de l’empereur; et encore des dizaines d’autres…
Toute l’intelligence de cette série repose sur une écriture moderne permettant de donner tout son sens aux actions des personnages. Loin des stéréotypes qui peuvent plomber les reconstitutions historiques, Rome traite ses héros avec impartialité et refuse tout manichéisme. C’est simple, dans cette série, tous ont quelque chose à se reprocher, et quand un personnage semble bon, il se passe toujours quelque chose qui va le faire basculer dans le mal. Les notions de pardon et de rédemption sont très présentes, mais celles de trahisons et de meurtres également. Rome est similaire à une ville de Sodome, où la luxure et la corruption règnent en maîtres. Le sexe se pratique devant ses serviteurs, et est un outil politique indéniable.
Le casting de cette série est de très haut niveau, avec en tête Kevin McKidd et Ray Stevenson (le prochain Frank Castle dans Punisher: War Zone!) dans les rôles respectifs du vertueux Lucius et du dépravé Titus. Des personnages auxquels on s’attache mais qui ne le méritent pas forcément… Ciaran Hinds joue le rôle de César à la perfection, et lui insuffle une dignité encore augmentée par sa ressemblance avec Alfred Molina. Polly Walker campe une Atia totalement vile et détestable, et pourtant très attirante… Pas une seule faute de goût dans ce casting irréprochable!



Crue, sensuelle et violente, Rome est une série rare qui rappelle que la politique a toujours été une guerre d’usure entre privilégiés, et l’hypocrisie la plus totale régnant au sénat n’est pas très loin de ce qui se passe aujourd’hui dans les auditoriums (quand ces messieurs ne dorment pas). Rome pointe du doigt avec lucidité les procédés allant de la corruption aux meurtres politiques, en passant aussi par un lâcher d’oiseaux bien calculé lorsque César a besoin d’un signe des dieux pour asseoir son autorité, où l'utilisation bien dosée des graffitis! Des pratiques osées mais qui fonctionnent…
Rome est une œuvre tout simplement géniale par la densité même de son récit, et l’extrême soin apporté aux reconstitutions. Même si elle se permet des écarts par rapport à la réalité historique, elle conserve tout de même une véracité certaine, doublée d’une dimension dramatique puissante. Ah oui, deux choses: tout d’abord, oubliez Monica Bellucci dans Astérix et Obélix: Mission Cléopâtre: la Cléopâtre de Rome est bien plus intéressante, et résolument charnelle… Et contrairement à la croyance très répandue, Brutus n’est pas du tout le fils de César, et la célèbre phrase « Tu quoque mi fili » (toi aussi mon fils) marque en fait l’affection de César pour celui qu’il considérait comme un fils. Phrase qui est absente de la série d'ailleurs...


7 commentaires:

Anonyme a dit…

très belle série en effet, qui à mon goût s'essouffle sur la deuxième saison.

Wade Wilson a dit…

j'en suis au 4ème épisode de la deuxième saison, et je suis à chaque fois soufflé par les rebondissements. Je trouve au contraire que la série poursuit très bien sa voie, et quand je pense qu'à l'origine elle devait être composée de 5 saisons, ça me dégoûte pas mal...

Matt Murdock a dit…

Très bonne série en effet.

Ne t'inquiète pas, la saison 2 se termine correctement. On a droit à une vraie fin.

shystrak (1/2) a dit…

Oui mais Rome ça coute cher.
Effectivement 2 sacrées saisons, qui renvoit les péplums de Ridley Scott au jardin d'enfant.
En même temps avec John Milius dans le coup ça ne pouvait qu'être du bonheur !

Wade Wilson a dit…

Moi ce qui me plaît c'est que Ray Stevenson est le prochain Punisher. Ca claque bien je trouve...

Nolt a dit…

Pas vu mais ça a l'air pas mal. Un "The Shield" historique disons ?
Si c'est ça, je signe tout de suite.
;o)

Wade Wilson a dit…

C'est assez cru, mais je ne connais pas assez The Shield pour comparer. Fais-toi une idée avec le premier épisode!