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mardi 8 avril 2008

SNATCH (GUY RITCHIE, 2000)



Pensant qu'il était un réalisateur qui se contentait de pomper la cool attitude d’un Tarantino faisant encore figure de référence à l’époque, j’ai soigneusement évité les films de Guy Ritchie. Mais après une tentative avortée de double programme Uwe Boll (c’est tout simplement physiquement impossible de tenir à la vue de Bloodrayne et de In the Name of the King- a Dungeon Siege Tale), la soirée Chez Fred s’est transformée en double programme Black Sheep-Snatch. J’ai déjà dit tout le bien que je pensais du premier, c'est maintenant l’heure du verdict pour le second, que j’ai entamé sans trop de convictions au vu de mes a-priori.
Snatch fait partie de ce genre de films cool peuplés d’une multitude de personnages barrés, dont le scénario tordu crée des interactions nombreuses et à la limite du compréhensible, mais le tout dans une ambiance funky censée justifier ce joyeux bordel ambiant. Et ça marche, à ma grande surprise! Même s’il n’atteint pas le niveau d’un Mi$e à Prix qui allait encore plus loin dans l’écriture de ces personnages, ou d’un Pulp Fiction jouant sur des différences d’ambiance avec une maîtrise très assumée, ce Snatch est une réussite dans le genre déjanté et agressif, offrant une galerie de personnages hauts en couleur et bénéficiant d'un casting à faire pâlir tous les réalisateurs du monde. Jugez un peu: Jason Statham, Brad Pitt, Vinnie Jones, Benicio Del Toro, Dennis Farina… Du lourd et de la gueule, donnant une crédibilité totale au film, qui peut dérouler son scénario ultra-travaillé signé Guy Ritchie lui-même.



Snatch commence comme une sorte de Pulp Fiction meets Ocean’s eleven, avec ses personnages hors normes et sa réalisation bien fun, mais force est de constater que Guy Ritchie est bien plus qu’un imitateur, et que sa bande de gus bénéficie d’un véritable talent de mise en scène. La présentation des personnages se la joue 70’s avec une vraie connaissance du genre (la BO est à ce titre excellente), et les variations de réalisation qui vont s’ensuivre seront à chaque fois justifiés par les scènes déroulées et les personnages qui y participent. C’est simple, Snatch est un mælström visuel de haute tenue, et la montée en puissance du film a vu mes a-priori diminuer peu à peu.



Les personnages sont écrits avec un soin tout particulier qui souligne un véritable amour pour les figures de loosers pathétiques. Jason Statham incarne un caïd sans envergure qui va passer le film à essayer de se sortir d’une situation de merde, tout en y plongeant à chaque fois de plus en plus profond, pour le plus grand bonheur des spectateurs évidemment. Brad Pitt campe un gitan au langage totalement incompréhensible (aurait-il subi l’influence des Cht'is de Danny Boon?) mais boxeur redoutable, l’excellent Vinnie Jones se la joue tueur à gages imperturbable, Benicio Del Toro se lâche dans un rôle de petite frappe accro au jeu… Bref, chacun semble prendre un malin plaisir à jouer dans cette bande classe et branque, dans le bon sens du terme.
Les scènes d’anthologie se suivent et ne se ressemblent pas, mais elles ne font qu’aller plus loin dans le bordel délirant: le combat de boxe chez les gitans, l’attaque du booking, la scène délirante suivant les 3 voitures… Et les dialogues évidemment qui ne se privent pas d’être bien crus et classes, avec des phrases que l’on pourrait comparer à du Audiard déjanté.
Snatch est un gros bordel que Guy Ritchie assume avec une rigueur hallucinante, au vu de la complexité du scénario et de la multiplication des personnages. Le genre de film qui a bien digéré ses références, et qui s’applique consciencieusement à surprendre le spectateur par des séquences complètement barrées. Une très grande réussite dans le genre, qui me donne bien envie de voir Arnaques, Crimes et Botanique, le premier film du sieur Ritchie…

5 commentaires:

Nolt a dit…

Excellent film que ce Snatch. Tu devrais apprécier "Arnaques, crimes et botanique", c'est tout à fait dans la même veine (et tout aussi bien fichu).

Matt Murdock a dit…

Je plussoie.

"Arnaques, Crimes et Botaniques" est exactement dans le même esprit que "Snatch".

Wade Wilson a dit…

Il paraît que la suite n'est pas aussi réussie, avec A la Dérive et Revolver... Serait-ce le deuxième effet Madonna?

Matt Murdock a dit…

J'ai pas vu ses autres films.

On m'a clairement fait comprendre qu'ils n'étaient pas indispensables à ma culture cinématographique.

Wade Wilson a dit…

Comme ceux d'Uwe Boll quoi...