samedi 5 avril 2008
UNDEAD (MICHAEL SPIERIG, PETER SPIERIG, 2003)
Un film de zombie tourné en Australie par des jumeaux Allemands, ça vous tente? Alors c'est parti pour une petite péloche éminemment sympathique, premier film convocant tout un pan du cinéma horrifique pour joyeusement bousculer les conventions et réinterpréter tout ça avec du style et du fun!
Berkeley, petit village australien sans histoire… Jusqu’à ce qu’une pluie de météorites transforme ses habitants en zombies dévoreurs de cervelle fraîche! La survie s’organise pour la poignée de quidams piégés par cette horde sauvage… Tourné avec un budget limité, ce film de genre ne dépareille pourtant pas par rapport à la production actuelle et assume son statut double de film d’horreur parodique. Le soin apporté à la réalisation par les Spierig Brothers permet d’optimiser au maximum les décors et les situations, en dynamisant les scènes par des effets et des cadrages originaux. On n’est pas dans de l’horreur MTV (ciao le cafouillage d‘un Blade II illisible), les frangins prenant bien soin d’impliquer le spectateur en utilisant un découpage structuré, ce qui permet notamment aux acteurs de s’en donner à cœur joie.
Le personnage de Marion (qui est un homme en fait) est un croisement entre un Amish et un cowboy solitaire, joué par un Mungo McKay tout en retenue dans les scènes dialoguées (on se croirait dans un Django), et qui se lâche lors de gunfights bien barrées où les zombies en prennent pour leur grade! Ces scènes sont tournées avec un sens de la dérision assuré et sont des moments de pur délire visuel, jouant à fond sur l’image classique du justicier solitaire et indestructible. Les multiples armes que Marion sort d’on ne sait où participent activement à un carnage en règle destiné à assurer la sécurité du groupe…
Le groupe d’ailleurs, parlons-en: un flic petit chef à moustache teigneux à souhait, une apprentie fliquette qui ne peut pas respirer sans sa ventoline, une ex-miss pêche désireuse de quitter ce trou paumé, un couple de jeunes qui attend un enfant… Ma préférence (après le ténébreux Marion) va pour le flic qui jure et qui hurle tout le temps, essayant vainement de rester le leader du groupe alors qu’il flippe complètement. Les interactions entre les différents protagonistes donnent lieu à des échanges bien sentis et des dérapages sympathiques, et le scénario est parsemé de petites phrases bien marrantes qui achèvent de faire de ce film un bon petit B bien fun. L’humour est omniprésent dans ce film, et la pluie acide sert ici d’élément narratif destiné à faire se déshabiller les donzelles, ce qui est très astucieux…
Visuellement, le film est d’une facture très correcte, avec un éclairage de qualité où domine l’aspect fin du monde. Et les effets de maquillage sont franchement bons, avec des hommages bien trash à Brain Dead et autre Nuit des Morts-vivants. D’ailleurs Undead est une relecture du film surestimé de Romero, et ne se prive pas de le rappeler dans la longue séquence de la maison assiégée.
Contrairement à d’autres comédies horrifiques qui se la jouent trop référentielles pour être crédibles, ce Undead possède une vitalité propre qui permettra aussi aux néophytes d’y trouver leur compte. En fait, le rythme régulier du film et l’efficacité de ses scènes prouve la cinégénie des frangins et leur potentiel. Loin de n’être qu’un énième zombie flick, Undead surprend par sa fin qui se détourne des conventions, et notamment par une scène aérienne du plus bel effet… La résolution va vers quelque chose de totalement différent, et permet de terminer sans que ce soit bâclé.
Undead constitue une petite surprise efficace alliant la volonté de deux bouffeurs de péloche et une imagerie soignée et crade qui nous ramène au bon vieux temps de la VHS qui se déchire, avec son lot d’horreurs bien grotesques… Une très bonne surprise!
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2 commentaires:
Tiens, ça a l'air assez sympa ça. Bien envie de voir ce que ça donne les zombies à la sauce australienne !
;o)
Ca n'atteint pas le niveau d'un Shaun of the Dead, mais c'est bien puissant quand même!
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