
Sorti le 25 juin 2008
Je ne suis pas particulièrement fan de la série des Morts vivants de Romero, mais l’avant-dernier épisode m’avait paru plutôt sympathique. La perspective de voir le sujet traité à la manière Blair Witch avait de quoi être enthousiasmante, et augurait d’un renouveau certain du film de zombie.
Et Diary of the Dead n’est rien d’autre qu’un énième film gore sans originalité ni crédibilité, où les protagonistes semblent sortir tout droit d’un bon vieux slasher des 90’s à la Scream, l’effet nostalgique en moins. S’il n’y a pas un personnage réussissant à capter l’attention du spectateur, il est alors très difficile de dérouler un récit correct, même si la forme se veut différente. C’est bien simple, la bande de cinéastes amateur fuyant à travers le pays dans un van ressemble à la bande à Scoubidou, avec à peine une touche de frisson en plus.

La psychologie reste engluée dans un schéma de base ultra-classique flirtant souvent avec le ridicule, ce qui handicape déjà grandement le film de Romero. Et c’est d’un bavard! On se croirait dans un pensum sur l’utilisation de la caméra, et les tentatives d’explications sur l’impossibilité du réalisateur de la lâcher sont d’une lourdeur vraiment impressionnante. Le ridicule surgit à de nombreuses reprises, et les dialogues interminables finissent par ôter le peu d’espoir qui subsistait après un pré-générique déjà limite.
Romero fait dans l’horreur intelligente, en préférant se concentrer sur la dénonciation de la perte d’objectivité face à la démocratisation de l’information (tiens, c’est original!) que sur une histoire qui possédait des atouts pour être bien flippante. Le résultat est un film sans rythme enchaînant les dialogues sans intérêt, ponctué de temps à autre d’une courte scène permettant au maquilleur Andy Schoneberg de montrer son talent. Et il en a, mais l’ensemble est tellement dilué dans une sorte de soap ridicule que l’effet est rapidement atténué (la fin dans la baraque à Victor Newman renforce bien cette impression!).

Le coup de la caméra à l’épaule à déjà été fait par d’autres, et en largement mieux. Balaguero, Plaza, Myrick, Sanchez, Reeves… Ces auteurs utilisaient leur objectif afin de créer une tension palpable et novatrice, tandis que Romero essaie vainement de faire sortir quelque chose de sa caméra en pensant que plus il insiste sur le procédé, plus ça va marcher. Au lieu de jouer dans la subtilité et de rappeler simplement à quelques reprises que tout ceci est filmé par les personnages du film, il le dit pendant 1h30 sans discontinuer, laissant même ses chers morts-vivants au second plan. Cloverfield, [REC] ou encore Le Projet Blair Witch savaient doser leurs effets, et savaient quand passer le relais pour simplement rendre flippant ce qui se passait dans le cadre. Romero ne la joue pas de la même manière, et son film s’en ressent. Diary of the Dead n’est qu’une ombre infime de ce qu’il aurait pu être, se sabotant lui-même par le jeu des références qui tombe littéralement à plat tellement c’est absurde (la répétition de la scène de la momie est à ce titre incroyable…). C’est très très lourd, et Papy Romero en a apparemment gardé sous le coude pour un second Diary…
