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salem center: MURDER ROCK (LUCIO FULCI, 1984)

jeudi 19 juin 2008

MURDER ROCK (LUCIO FULCI, 1984)


Lucio Fulci est en pleine vague américaine, et il transpose la recette du giallo à la métropole new-yorkaise qui prend une toute autre dimension. Mais encore plus original, le réalisateur spécialisé dans l’épouvante fait son Fame! Assez improbable, mais son expérience lui permettra de parsemer les chorégraphies de mises à mort bien graphiques…
La compétition est rude dans une école de danse haut de gamme de la Grosse Pomme, et des meurtres mystérieux commencent à entacher les parquets cirés. Fulci n’est pas très à l’aise avec les scènes chorégraphiées qui sont plutôt moches, mais il se rattrape vite avec des meurtres colorés à la mise en scène réfléchie. Le giallo est cet art consommé de rendre pictural les assassinats, ce qui encore une fois est fait avec aisance et grâce par un Fulci motivé. Les longs corridors blancs des vestiaires des filles, la profondeur de champ dans les appartements, tout est savamment calculé pour embellir les mises à mort. Le premier meurtre dans la douche est un modèle du genre, et l’originalité de la scène réside dans la lumière clignotante, la scène étant plongée dans un noir total par intermittence. Cette lumière s’apparente à un éclairage de secours, et va augmenter la tension de la scène de manière très efficace. Fulci va ensuite opérer des variations sur ce jeu de lumière, notamment avec les flashes des appareils photos lors de la découverte du corps, ou encore avec le jeu de lumières dans la salle de danse.


Fulci aurait pu être peintre, et il applique une rigueur picturale qui donne tout son sens à ses œuvres, à la manière d’un Bava ou d’un Argento de la première époque. Les éléments dramatiques passent au second plan, et la ligne conductrice est réduite au strict aspect whodunit. Mais le mystère sur l’identité du meurtrier est assez bien tenu, et malgré les abus de fausses révélations, l’histoire tient la route. La révélation finale est elle bien barrée, mais Murder Rock est avant tout un film fun qui joue avec les codes du genre.
Les faiblesses du scénario (personnages creux, enchaînement mécanique des meurtres) ne sont pas ici un élément forcément négatif, car Murder Rock est une sorte de jeu de piste plus graphique que dramatique, ce qui crée une autre émotion. Le réalisateur ne fait pas dans le gore pur comme L’Au-delà, et son film tient plus du thriller. Une petite bande sympathique qui apparaît comme une récréation soft pour le père Fulci, mais qui permet de se rendre compte de la facilité avec laquelle il peut transposer ses méthodes. Et le jeu sur l’identité du meurtrier est prenant, car ils sont nombreux à pouvoir endosser ce rôle! Efficace, Murder Rock recèle quelques scènes d’anthologie qui soulignent le talent du metteur en scène, dont la caméra très maniable se promène sur les corps et les lieux avec grâce, et il s'offre quelques séquences psychédéliques plutôt réussies…

2 commentaires:

Matt Murdock a dit…

T'arrives à trouver ce genre de films en dvd ?

Wade Wilson a dit…

Bien sûr! Celui-ci était dans les bacs promo de Cora, ils te le jettent pour peanuts!