ClicAnimaux.com - Cliquer pour Donner
salem center: BRAVEHEART (MEL GIBSON, 1995)

mercredi 23 janvier 2008

BRAVEHEART (MEL GIBSON, 1995)


Après un premier film intimiste (L’Homme sans Visage, 1994), Mel Gibson se lance dans l’épopée épique avec cette version romancée de la vie de William Wallace, patriote écossais qui se rebella contre l’occupation normande à la fin du XIIIème siècle. La légende de Wallace prend toute son ampleur dans ce récit ponctué de batailles sauvages et tourné dans des lieux somptueux d’Ecosse et d’Irlande.
Les récits historiques sont souvent plombés par un traitement trop sérieux et voulant respecter scrupuleusement la véracité des faits. Dans le cas de William Wallace, les rares documents existants laissent planer beaucoup de zones d’ombres, permettant à Mel Gibson et son scénariste Randall Wallace (!) de développer un script à la dimension tragique exacerbée. C’est ainsi que l’exécution de sa femme apparaît comme l’élément déclencheur de son insoumission, alors que dans la réalité elle fût tuée en représailles de meurtres perpétrés par Wallace. L’aspect romanesque du film donne évidemment plus d’impact au combat mené par Wallace, et la figure de Murron (Catherine McCormack) apparaît à intervalles réguliers comme le souvenir d’une existence paisible à jamais révolue. La romance secrète entre les deux amoureux donne lieu à quelques moments touchants, qui finissent quand même par sombrer un peu dans le ridicule (l’amour à poil dehors par grand froid sous le clair de lune, ça risque de geler les petites fesses). Mais c’est quand même moins naze que la magnifique scène de cul de 300... Mémorable.



Mais le mariage secret entre William et Murron ayant été découvert, cette dernière est tuée et son mari est bien décidé à la venger. Il prend les armes et se rebelle contre l’autorité anglaise, rassemblant une troupe vaillante autour de lui. C’est le départ d’une épopée sanglante et brillante qui culminera lors de deux batailles dantesques à Stirling et Falkirk. Là aussi, les données historiques ont été modifiées pour augmenter l’intensité des combats, ce que Mel Gibson réussit dans une débauche de violence et de sueur, mettant en scène des batailles rudes et sauvages au réalisme saisissant. Sa mise en scène est plus classique lors des scènes de transition, mais reste constamment collée à Wallace, ce qui ressemblerait presque à un manque d’humilité de la part de Mel Gibson qui se donne corps et âme dans la peau du patriote légendaire. Mais Mel a toujours la classe depuis ses débuts dans les séries Mad Max et L’Arme fatale, et sa propension à faire de Wallace un personnage espiègle et charmeur dans la lignée d’un Martin Riggs n’est pas déplaisante. Il insuffle ainsi une touche moderne et évite le côté plombant du film historique, et son charisme en tant qu’acteur colle parfaitement à celui dont devait user Wallace pour enrôler ses hommes.



La participation de Sophie Marceau dans le rôle de la princesse française Isabelle apporte une touche de romance supplémentaire, mais elle apparaît plus comme un faire-valoir afin de démontrer la douceur de cet homme si viril que comme un personnage à part entière. Par contre, Angus MacFayden habite littéralement le rôle de Robert le Bruce, et en fait un personnage tiraillé entre sa condition d’héritier du trône et son admiration sans borne pour le souffle de liberté qu’incarne Wallace. Sa remise en question douloureuse souligne bien l’ambiguïté de l’être humain, et apparaît comme l’exemple d’une expiation totale.
La fin aux relents christiques est annonciatrice du troisième film de Mel Gibson, La Passion du Christ, et achèvera de créer la légende de Sir William Wallace.Gibson réalise donc un film prenant, où la dimension épique se double d’une tragédie aux sonorités presque antiques. Sa réalisation est assurée et se permet quelques éclats parfois beaux, parfois plus discutables (la scène où Wallace entre dans la chambre du château avec son cheval, qui tient plus de l’onirique que du réalisme), mais la sincérité de Gibson est totale et suffit pour emporter l’adhésion. Sa mise en scène s’affinera encore, et explosera littéralement en 2006 avec Apocalypto, survival étouffant situé à l’époque aztèque qui le fera définitivement entrer dans le rang des réalisateurs américains les plus doués du moment.


2 commentaires:

Anonyme a dit…

les plus doués du moment ? Pardon ?

Anonyme a dit…

je persiste et signe mon cher Cyr