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salem center: SPIDER-MAN L’INTEGRALE: 1970 (STAN LEE, JOHN ROMITA Sr., JOHN BUSCEMA)

jeudi 3 janvier 2008

SPIDER-MAN L’INTEGRALE: 1970 (STAN LEE, JOHN ROMITA Sr., JOHN BUSCEMA)


Créé en août 1962 par Stan Lee et Steve Ditko dans le numéro 15 d’Amazing Fantasy, Spider-Man rencontre un tel succès qu’une série est lancée (un peu tardivement puisque ce ne sera qu’en mars 1963). Amazing Spider-Man démarre, et sa notoriété ne se démentira pas au fil des décennies.
Personnage totalement original, cet énergumène sillonnant la ville au bout de sa toile afin de combattre le crime se révèle judicieusement bien construit. Sous son costume flamboyant se cache en effet un adolescent timide, très doué pour les études, mais beaucoup moins en ce qui concerne sa vie sociale. La suite est connue: la mort de son oncle Ben qui lui fait jurer d’utiliser son pouvoir pour faire le bien, sa tante May qui l’élève en le maternant à outrance, les belles Mary-Jane Watson et Gwen Stacy
Cela fait maintenant 8 ans que Spider-Man combat les criminels et super-vilains qui pullulent à New-York. Stan Lee est toujours au scénario, mais John Romita Sr et John Buscema se succèdent au dessin. Au coup de crayon très approximatif de Ditko (mais bourré de références 60’s très évocatrices) succède donc un dessin plus travaillé, plus réaliste, même si on est encore loin de l’atmosphère à la McFarlane fin 80's- début 90's… Spidey retrouve son tout premier super-criminel, le Caméléon, ainsi qu’une galerie de personnages haut en couleurs comme le Kangourou, Electro, le Caïd, le Dr Octopus… Une année riche en rebondissements donc, qui voit un Peter Parker lutter de plus en plus difficilement afin de conserver son identité secrète. L’état de santé fragile de sa pauvre tante May ne supporterait pas le poids d’une telle révélation…


John Romita s’était fait une spécialité des histoires d’amour chez DC Comics, et il entreprend de redonner toute sa dimension tragique à ce petit Peter Parker. Il multiplie donc les quiproquos, les dilemmes et les rebondissements pour donner à Amazing Spider-Man un rythme de croisière alliant efficacement combats homériques et crises existentielles. Parker est un adolescent qui doute beaucoup de lui-même, et Romita ne manque pas de le mettre dans des situations embarrassantes ou terriblement dangereuses qui lui révéleront progressivement qui il est.
L’héritage d’une décennie de comics se ressent dans ces aventures, puisque Stan Lee essaie de poursuivre le rythme frénétique qu’il a entamé, et il multiplie pour cela les scènes chocs et les incroyables révélations. Nous découvrons donc dans ce volume le secret du Caïd et de son épouse, nous assistons à la révélation de Peter Parker sur son identité secrète, et surtout, nous faisons face à la mort d’un personnage très important dans la série. Cette année est donc encore marquée par la qualité des scripts de Lee (même si au fur et à mesure, il va se contenter de faire des ébauches que les dessinateurs seront chargés de terminer eux-mêmes), et l’atmosphère 70’s est très bien retranscrite, avec son contexte libéral et sa période hippie, mais également avec ses graves problèmes comme la guerre du Vietnam ou la conditions des Noirs. Des thèmes traités de manières plus ou moins allusives, mais en adéquation avec ce qui se passait à l’époque et dont Lee souhaitait qu’ils fassent partie intégrante de ses histoires.

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