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salem center: GERARDMER 2008: SEANCE 1: L'ORPHELINAT (JUAN ANTONIO BAYONA, 2007)

mardi 29 janvier 2008

GERARDMER 2008: SEANCE 1: L'ORPHELINAT (JUAN ANTONIO BAYONA, 2007)


C’est à 6h30 que le départ est donné. En pleine nuit, Jimmy, Reb Brown, Mother Firefly et moi-même prenons le chemin de la lointaine montagne. Les esprits sont encore embrumés, des volutes oniriques encore accrochées aux paupières; mais l’œil ne ment pas, et il se glisse en chacun une pointe d’excitation qui n’allait faire que grandir… La route est déserte en ce dimanche 27 janvier, le temps est relativement doux pour la saison. Pas de verglas, du stress en moins donc. Nous traversons les vallées en essayant de nous rappeler l’heure de passage des films à voir, et la pointe d’excitation se fait plus vive. Les virages n’en finissent plus, et ils nous rapprochent de plus en plus de [REC], Rogue, L‘Orphelinat
Tout à coup, au détour d’un énième virage se découpe le fameux lac, nimbé de la pâle lumière qui vient de faire son apparition. Les esprits se réveillent réellement à cet instant, car cette fois-ci, on sait que l’on touche au but. L’arrivée dans la ville se fait sans bruit et sans fureur, pas d’embouteillages, pas de foule déchaînée. Tout est paisible, et la plupart des festivaliers doivent encore rêver de L’Orphelinat passé hier soir… C’est à 8h30 que nous tenons enfin en main le pass tant convoité, et nous fonçons à travers la ville en direction du MCL afin de ne pas rater la séance de 9h, qui nous présente L’Orphelinat de Juan Antonio Bayona. Les discussions avec les festivaliers vont bon train, et nous en apprenons un peu plus sur les films à éviter, ceux à voir absolument… Tout à coup, la lumière s’éteint. La rumeur de la salle baisse, et le générique de présentation du festival fait son apparition. Une petite compilation 3D des plus grand monstres Universal, accompagnés d’une musique efficace.. Cet excellent concentré nous met directement dans l’ambiance qui va nous tenir toute la journée, et je remercie encore en silence la transposition de ce festival situé à l’origine à Avoriaz… C’est parti, L’Orphelinat sera le premier d’une liste de 6 films, et niché au creux de Gérardmer, nous pouvons nous laisser aller à nos peurs les plus profondes…



sortie le 5 mars 2008

Depuis la moitié des années 90, le cinéma d’horreur espagnol revient sur le devant de la scène avec des auteurs comme Alex de la Iglesia et Alejandro Amenabar. Le Jour de la Bête du premier (1995), le Tesis du deuxième (1996) ont ouvert la voie à un renouveau horrifique bienvenu, qui a permi à de nombreux auteurs de s’immiscer dans la brèche. Jaume Balaguero, Nacho Cerda, Paco Plaza… Ce contexte florissant permet de monter une coproduction hispano-mexicaine confiée aux bons soins d’un réalisateur qui signe ici son premier film, Juan Antonio Bayona.



Dès les premières images, l’ambiance typiquement ibérique faite d’enfance innocente et de tragédie latente se met en place. La beauté picturale joue avec la froideur des lieux, l’image est très travaillée, et la précision du cadrage se fait au millimètre. Bayona marche indéniablement sur les traces de Balaguero, et le film s’annonce comme une variation intéressante sur l’enfance pervertie, sujet de prédilection de Balaguero ( La Secte sans Nom, Darkness, Fragile), mais aussi du réalisateur mexicain Guillermo del Toro (L’Echine du Diable, Le Labyrinthe de Pan), agissant ici comme producteur. La filiation est donc toute tracée, et ce film construit pour être un blockbuster horrifique ne manque effectivement pas de moyens et de sources d’inspiration.
Et pourtant, l’accumulation de ces références va paradoxalement se retourner contre le film. Si l’on débarquait en plein métrage sans rien en connaître, on croirait volontiers que la mise en scène soit de Balaguero lui-même. En élève consciencieux, Bayona répète les mouvements et les cadres de son prédécesseur, mais ce qui apparaissait comme une simple filiation se transforme peu à peu en tics répétitifs, dénaturant par là même l’authenticité du propos de son auteur. Quand les portes commencent à claquer pour la cinquième fois et que le tourniquet n’arrête plus de se mettre à tourner tout seul, cela commence à sentir le réchauffé, et pire, la faute de goût. On se rend donc compte que Bayona ne fait que suivre une recette certes maîtrisée, mais qui s’avérera finalement dénuée de toute spontanéité.



L’Orphelinat n’en est pas une purge pour autant, car il parvient à créer une tension certaine dans plusieurs scènes. Mais à force de vouloir bouffer à tous les rateliers (la ghost story, le frôlement de la folie, les accès gores), il ressemble à un patchwork bien cousu mais trop fin pour tenir chaud. Le genre de film qui fera figure dans les festivals avec son côté classieux, et qui plaira aux amateurs d’épouvante distinguée.
Il contient néanmoins quelques scènes de flippe bien troussées, notamment lors du passage avec la médium. Secondé par un technicien qui a placé des caméras dans toute la maison, et par un spécialiste de l’occulte qui va la mettre en transe, cette séquence s’avère véritablement angoissante. Le passage d’une pièce à l’autre répercuté par la vision froide des caméras joue énormément sur cette tension (annonciateur de [REC]?), et le travail sonore avec les échos du passé est sacrément bien foutu. La fin est aussi très émouvante, mais ne suffit pas à compenser le reste.
L’Orphelinat est finalement un gros travail d’équipe construit pour les festivals, et le jury ne s’y est pas trompé puisqu’il lui a décerné le Grand Prix. Merci Stuart


9 commentaires:

Anonyme a dit…

J'espère que ce comentaire sera accepté par la matrice ...
Bref, n'y aurait-il pas un paradoxe dans ton billet ? Voulu ? Certainement. Parce que de la façon dont tu causes du film, ça hn'a pas l'air bouleversant. Le jury s'y est donc trompé ... A qui on l'a fait.
Juste pour t'embêter, pour moi, Del Toro c'est avant tout Chronos.
Et pour faire croire à du Del toro, il suffit de faire du cinéma classique, à l'ancienne. Impossible de trouver la patte Del Toro, elle n'existe pas. Même si j'apprécie la plupart de ses films, hein !?
Neéanmoins, vivement la suite de vos aventures, à toi et tes potes Jimmy, Reb Brown, Mother Firefly ...
(Ils sont tes amis imaginaires ? Ils s'appellent vraiment comme ça ? Ou en fait, c'est Thierry, Marcel et Paul ?)

Anonyme a dit…

J'ai voulu préserver leur anonymat, tu comprends...
L'Orphelinat est un film bancal, alternant bonnes séquences et moments de n'importe quoi. Mais ça reste visuellement beau, ce qui a suffi pour le jury. M'enfin...
Sinon bienvenue pour ce voyage qui va durer 6 jours!

Anonyme a dit…

salem alikoum, pardon je devais la faire!,
Bon , franchement ce site mérite à être connu
de bons articles, de bons commentaires, des souvenirs de pédalo sur le lac.
je vais devoir le mettre dans mes favoris...

Anonyme a dit…

C'est ouf j'ai tout mélénager j'ai confondu ce film avec "le pensionnat" en fait je croyais qu'il était déjà sorti, bon ça a l'air pas mal mais sans plus... bon wade l'année prochaine je viens faire du pédalo avec ouat

Anonyme a dit…

Réserve ta semaine parce qu'on est motivé pour se le faire en entier cette fois!

Anonyme a dit…

Et merci 207 Cab, ça fait toujours plaisir!

Nolt a dit…

Sympathique critique. Manque la photo du lac à l'arrivée. ;o)
(ça commence presque comme un film d'épouvante d'ailleurs "hé les gars, on va au festival de Gérarmer ok ? Allez, tous en bagnole, d'ailleurs, je connais un raccourci sympa !")

Je suis impatient de voir ce que donnera [rec] (en sachant que je préfère les films d'ambiance plutôt que les trucs gore).

Anonyme a dit…

Ouh là, [REC]... J'en dirai pas plus pour l'instant...
Merci à toi d'être passé neault, c'est vraiment cool... Pour ma part je suis également plus adepte des ambiances flippantes que des boucheries, mais quand il faut que ça saigne un peu, je ne suis pas contre non plus. Tant que c'est pas du Massacre à la Tronçonneuse ça me va.
Mais en ce qui concerne [REC], ouh là...

Anonyme a dit…

Voilà, des petits rajouts ont été faits pour égayer ces billets...