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salem center: GHOST RIDER (HOWARD MACKIE, JAVIER SALTARES, 1990)

jeudi 13 mars 2008

GHOST RIDER (HOWARD MACKIE, JAVIER SALTARES, 1990)


Oubliez la purge avec Nicolas Cage, Ghost Rider vaut bien mieux que ça! Dans cette série démarrée en 1990 et qui voit la seconde incarnation du Rider bruler le bitume, Howard Mackie et Javier Saltares (respectivement à l’écriture et au dessin) dépoussièrent le mythe en l’ancrant dans une veine plus réaliste et sombre que la première série. Après Johnny Blaze (le personnage du cascadeur si naze dans le film), c’est le jeune Danny Ketch qui s’y colle et qui endosse l’apparence du démon vengeur.
Johnny Blaze a hébergé l’esprit de Zarathos pendant 10 ans, de 1973 à 1983. Ce n’est que 7 ans après que Danny Ketch le fera à nouveau sortir du néant. Cette seconde série (si l’on excepte la version très westernienne intitulée Phantom Rider ou Ghost Rider, et qui voyait un vengeur masqué tout de blanc vêtu parcourir les vastes plaines sur son cheval) propose une vision macabre et enténébrée qui n’est pas sans évoquer les EC Comics d’antan. Le personnage avec sa tête de mort est impressionnant, et ouvre la voie à des récits centrés sur des exécutions et des massacres, le tout en plongeant le lecteur dans une ambiance tendance policière mâtinée d’un soupçon de surnaturel. Howard Mackie évoque tour à tour la misère sociale, les psychopathes qui oeuvrent dans les rues glauques de NY, les trafiquants de drogue… On est finalement assez proche dans les thématiques d’un Punisher, et ce n’est pas un hasard si celui-ci fait momentanément équipe avec Ghost Rider.
Le dessin de Saltares joue évidemment sur les ombres afin de renforcer l’aura maléfique qui sous-tend la série, due notamment aux personnages irrécupérables de Blackout ou l‘Epouvantail, aussi fêlés que sanguinaires. Ghost Rider les affronte dans des combats relativement bourrins, et l’imagerie gothique et résolument désespérée est la marque de fabrique de la série. Son lot de morts, et même des proches de Danny, va le vouer à poursuivre le but de Ghost Rider et d’éradiquer le mal qui gangrène la cité.



Même s’il est empreint d’une certaine naïveté et d’une vision unilatérale (il ne parle que de venger le sang innocent), l’intérêt de ce Ghost Rider nouvelle version est dans l’interaction entre le démon Zarathos et le jeune Danny, qui subit les transformations plus qu’il ne les provoque. C’est afin d’échapper à une bande de tueurs qu’il se transforme après avoir été guidé vers une vieille moto enfouie dans une décharge. Et ses futures transformations se feront lorsque le démon en ressentira le besoin. Danny se pose en fait comme un réceptacle pour Zarathos, qui use de son corps afin d’investir le monde des vivants. Un cas typique de possession donc, mais Danny semble avoir une influence sur le comportement du démon, qui était quand même à l’origine aussi redoutable et cruel que Méphisto
Ambiance veste cloutée et bécane de feu donc pour ce comics aux influences rock’n’roll évidentes, et qui met en avant une figure typique du Mal chargée de faire le Bien. Un paradoxe intéressant que va devoir assumer Danny Ketch, tiraillé entre sa vie personnelle et son devoir (un peu comme Spidey et tous les autres finalement…). Ce Ghost Rider sans Johnny Blaze (pour l’instant…) se veut une relecture plus radicale de la série de 1972. Et les secrets du Ghost ne sont pas encore tous révélés…


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