samedi 1 mars 2008
MEURTRES SOUS CONTRÔLE (LARRY COHEN, 1976)
Avec son compère de longue date William Lustig, Larry Cohen a roulé sa bosse des 70’s aux 80’s en proposant toujours des histoires basées sur un principe relativement simple: le bébé assassin du Monstre est vivant et de ses 2 suites, L’Ambulance mystérieuse, un homme coincé dans une cabine téléphonique (le scénario de Phone Game est de lui)… Cohen se base systématiquement sur un principe de départ d’où va découler tout le reste, et ce Meurtres sous Contrôles (titre passe-partout qui ne rend absolument pas hommage au God told me to original) n’échappe pas à la règle. Une série de meurtres hasardeux perpétrés par différents protagonistes a lieu à New York, et à la question de savoir pourquoi ils ont tué, tous les assassins répondent: « Dieu me l’a demandé » . Un point de départ déroutant et mystérieux, qui va confronter un flic catholique à des questionnements métaphysiques d’autant plus profonds qu’ils semblent bien avoir des répercussions personnelles…
Un New York très 70’s dans sa photographie granuleuse et ses personnages allant du hippie au flic taciturne, et une atmosphère de plus en plus glauque, due à l’avancement d’une enquête qui s’éloigne de la piste des crimes gratuits pour aller vers une interrogation dramatique de l’impact de la religion sur les masses. Mais même ce résumé ne suffit pas à ouvrir toutes les pistes que lance Cohen avec cette extrapolation sur ces meurtres. Cohen semble avoir été touché par les vagues de crimes qui ont secoué New York dans les années 70, et il en a tiré une sorte de réponse mystique, comme s’il avait besoin de trouver une raison à ces meurtres purement gratuits. Le cinéma, à l’image du théâtre antique, possède des vertus cathartiques qui ont guidé Larry Cohen a échafauder un scénario complexe mêlant de nombreuses thématiques dans un souci de donner une idée de ce qui peut se passer dans la tête d’un tueur, et il va même plus loin, puisque ses idées flirtent avec le fantastique pur en apparaissant comme réelles.
C’est dans une aventure très étrange qu’est plongé Peter Nicolas (Tony Lo Bianco qui traîne sa gueule de cinéma depuis les années 60 sans discontinuer), obnubilé par cette phrase répétée par les tueurs qui n’ont aucun lien entre eux, « Dieu me l‘a demandé». Empêtré dans ses histoires de cœur entre une femme avec qui il ne vit plus mais qu’il voit encore, et une amie qu’il voit régulièrement, il va être confronté à ses propres actes et toute son existence va être totalement chamboulée par les révélations qu’il va faire sur ces cas sordides. Le flic désabusé du début semble sombrer dans la folie, mais les apparences sont encore trompeuses...
Volontairement nébuleux, Meurtres sous Contrôle peut être vu comme une source d’inspiration à la série Aux Frontières du Réel, avec ses multiplications de pistes et ses révélations ouvrant sur quelque chose de plus grand et de plus secret. Un film étrange à l’ambiance très sombre et aux propos morbides, qui malgré quelques longueurs (notamment dans la vie personnelle de Peter Nicholas) reste une œuvre marquante à la réalisation intéressante. Comme souvent chez Cohen, le film vaut surtout pour le scénario, qui conserve ici toute son originalité 30 ans après.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
4 commentaires:
Ce film est un chef d'oeuvre !
Qui trouve un echo dans une autre série..."les envahisseurs" crée par.......Larry Cohen...jetez un coup d'oeil à sa filmo sur imdb ça fait baver...j'espère pouvoir me mater "bone" son premier film un de ses 4...autre histoire de tueur en série à priori.
Ca m'a bien donné envie de découvrir Maniac de Cohen en tout cas. Prochainement j'espère...
Maniac de Lustig tu veux dire, Cohen n'a rien a voir avec ce Maniac là, il est par contre de la partie niveau scenar pour Maniac Cop 1 et 2 (ça tu le sais coquin va )
Mais bien sûr de Lustig! Ils étaient tellement inséparables ces deux-là que je les confond toujours!
Enregistrer un commentaire