vendredi 9 mai 2008
ROME SAISON 2 (BRUNO HELLER, WILLIAM J. MACDONALD, JOHN MILIUS, 2006)
La deuxième saison prend le pas de la première immédiatement après la mort de César, alors que celui-ci gît dans le sénat et que Marc Antoine tente de fuir les assassins de l’empereur. La continuité est de mise pour cette deuxième partie, dans laquelle les crimes, les trahisons et les orgies vont se poursuivre de plus belle.
César est mort, et Marc Antoine va se dresser contre les assassins Brutus et Cassius, qui ont fui la ville. C’est le début d’une ère nouvelle, à la fois chaotique et pleine de surprises, notamment en ce qui concerne le fils d’Atia, maîtresse de Marc Antoine. Le jeune Octave est en effet désigné comme seul héritier du défunt empereur, ce qui n’est pas sans vexer Marc Antoine. Une rivalité solide commence entre les deux hommes, avec au centre une Atia plus machiavélique que jamais.
Cette deuxième saison conserve tout le charme de la première, et perpétue cette renaissance de la Rome antique. La magnificence des décors et le faste des banquets est secondé par un travail scénaristique d’envergure, qui traite l’Histoire avec respect tout en créant une dramaturgie certaine. Les auteurs suivent donc le cours de l’Histoire en se permettant quelques entorses, mais le traitement est tel qu’elles sont justifiées par le caractère fictionnel des personnages centraux de Lucius et Titus.
Ca fait bien plaisir de retrouver les deux ex-soldats, qui en ont bien bavé durant la saison 1. Le caractère de Lucius s’est durci, et celui de Titus s’est attendri. Une sorte d’échange de personnalité qui assure une certaine complexité à la trame de cette saison. Lucius et Titus s’engagent sur des chemins ardus, et leur amitié à toute épreuve est l’un des éléments centraux de cette série.
Mais cette deuxième saison permet à Marc Antoine de se lâcher, et James Purefoy est tout simplement excellent dans ce rôle. Il assure un côté résolument bon vivant à ce personnage hors norme, et son jeu d’acteur est génial. Marc Antoine est avec Octave l’un des deux personnages clés de cette saison, et James Purefoy ne se prive pas pour le moderniser comme il lui semble. Sa prestation est tout simplement remarquable tout au long de la série.
Octave est quant à lui plus froid et calculateur, et leurs personnalités ne sont pas leurs seuls motifs d’opposition. Il agit en tant qu’héritier de Jules César et entend bien faire entendre sa voix au sénat, et il joue son rôle de fils spirituel avec une dévotion et un acharnement intenses.
Les rouages de la politique, ainsi que les complexités familiales vont voir se dérouler au sein de Rome des alliances et des trahisons insoupçonnées, et cette saison s’avère très riche en rebondissements. Qu’ils soient réels ou fictifs, ces coups de théâtre n’en sont pas moins menés avec un sens consommé du suspense, et les auteurs nous convient à une véritable moisson de changements. Qu’il s’agisse de la haine entre Servilia et Atia, de la destinée des enfants de Vorenus ou des retrouvailles avec Cléôpatre, cette saison reste marquée par une écriture remarquable. Les rivalités entre les collèges de l’Aventin sont plus fortes que jamais, la naissance du triumvirat est très fragile, et la crise politique est très grave. Une atmosphère confuse règne à Rome, et les jours à venir sont hasardeux.
Mais ce que démontre clairement cette saison, c’est la suprématie des femmes, qui gouvernent dans l’ombre et qui font des hommes leurs pantins.Une situation évidente quand on voit comment rusent Atia et Cléôpatre, et le destin des nations semble inexorablement lié à leur bon vouloir. Si Rome est une série de guerriers, elle est aussi une série de femmes de pouvoir… La sexualité débridée qui a lieu dans les palais influe donc considérablement sur les choix stratégiques, et la mise en scène crue de ces instants fait partie de la légende de cette série, qui ne cache pas grand-chose. Ni dans le sexe, ni dans le sang…
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