John Carpenter est un réalisateur qui aura marqué les années 80 de sa patte inimitable, et ses titres de gloire sont légion: Assaut, La Nuit des Masques, Fog, The Thing… Et ce New York 1997 au titre aujourd’hui dépassé mais qui dépeignait un futur à la Orwell assez gratiné pour l’époque. Pour l’époque justement… Parce que cette œuvre visionnaire a bien vieilli depuis…
Ce film qui était pour moi une des œuvres majeures de la science-fiction 80’s lorsque je l’ai découvert à l’époque, a aujourd’hui perdu beaucoup de son charme… Là où je me rappelais d’un film à l’action incessante et aux immenses décors urbains à l’abandon, il reste en fait un film plutôt mou avec un Snake Plissken qui finalement ne fait que se promener dans un paysage apocalyptique. Le travail sur les décors est réussi et tient encore la route aujourd’hui, mais c’est vrai que le scénario reste assez superficiel…
Le personnage qui apparaît sous les traits de Kurt Russell est caractéristique des personnages d’anti-héros qui fleurissaient dans les années 80 (Mad Max, Rambo), et sa caractérisation avec le bandeau sur l’œil et le costume de cuir correspondent bien à son aspect bad guy. Snake est un rebelle macho qui se fout des conventions, et il a la classe! Il est envoyé en mission de récupération dans Manhattan, qui est une immense prison où à été capturé le président. Comme dans l’excellent Doomsday qui en est un remake à peine masqué, New York 1997 est une course-poursuite dans les rues mal famées de cette gigantesque prison sans gardiens, où les habitants survivent comme ils peuvent. Visuellement, le chaos ambiant est très bien rendu, mais les habitants, eux, font très datés. En fait, leurs apparitions sont plus drôles qu’inquiétantes, ce qui enlève beaucoup de crédit au film. Ce qui fonctionnait dans les années 80 a pris un sérieux coup de vieux, et voir un méchant avec des lunettes en plastique bleu fait plus rire que frissonner. En fait, ça fait le même effet que la scène où Arnold se déguise dans Terminator 3...
New York 1997 se regarde avec la boule au ventre, puisque la déception est grande. Pourtant, cette dépréciation n’est pas le lot de tous les films des 80’s heureusement (Invasion Los Angeles est toujours aussi génial!), mais le fait est pourtant avéré. Ici, ça ne tient même pas à l’aspect technique, mais bien à un problème de rythme. La mission de Snake est tout simplement trop calme, et mis à part un combat contre un colosse, il ne se passe pas grand-chose. C’est difficile à dire, mais ce film m’a bien déçu lors de ma dernière vision.
Le casting ne manquait pourtant pas d’ampleur, avec Donald Pleasence en président, Lee Van Cleef en brute, Ernest Borgnine en chauffeur de taxi… Des trognes bien caractéristiques du cinéma des années 60-70, auquel Carpenter a voulu rendre hommage… Malheureusement cela ne suffira pas à hisser le film vers le haut. Tout comme le rôle attribué à l’excellent Issaac Hayes qui est à la limite de la parodie…
Sinon il reste la partition carpenterienne qui est toujours aussi excellente et atmosphérique!
4 commentaires:
Tu es peut être un peu sévère. C'est vrai que ça a vieilli. Mais moi je l'ai vu il y a 3-4 ans, et j'étais vraiment dedans. Et cela malgré l'aspect Kitch.
Le problème c'est que j'ai justement pas réussi à me mettre dedans. J'attendais chaque fois que ça commence, et ça commençait jamais. Surtout après avoir vu Doomsday...
Je t'avoue que je trouve aussi ce Carpenter un peu chiant...la musique déboite, l'ambiance et les acteurs aussi, mais le rythme a vieilli
Il me semble que Los Angeles 2013 est nettement mieux...
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